La gestion des stocks remplie deux objectifs majeurs. Son premier intérêt est l’optimisation des flux et des coûts inhérents aux stocks. Dans un second temps, l’évaluation des stocks est indispensable au service comptable en servant à la construction du bilan de l’entreprise.

Comment évaluer les entrées en stock ?

Le coût d’entrée d’un stock à l’actif (évalué pour faire le bilan) est constitué des éléments suivants :

  • les coûts d’acquisition que sont les prix d’achat des matières premières, fournitures ou marchandises auquel s’ajoutent les éventuels frais de transport et de manutention, les droits de douane et autres taxes non récupérables ;
  • les coûts de transformation que sont les coûts ajoutés au coût d’acquisition afin de parvenir au coût de production déterminé par la comptabilité analytique ;
  • les coûts encourus pour amener les stocks à l’endroit et dans l’état où ils se trouvent.

Quels sont les coûts exclus du coût des stocks ?

  • les frais de commercialisation tels que la publicité et le coût du personnel commercial ;
  • les frais qui n’amènent pas les stocks à l’endroit et dans l’état où ils se trouvent ;
  • les consommations anormales (matières premières, maintenance… exceptionnelles) ;
  • les coûts de stockage non nécessaires au processus de production.

Trois méthodes autorisées pour obtenir le coût réel de stock

FIFO : le Premier entré, premier sorti (First in, first out)

Le coût unitaire de sortie d’un type d’article du stock est égal à la valeur de l’article qui est entré en premier chronologiquement dans le stock. Un article entre à 10€ puis 20€, il sortira en premier à 10€.

LIFO : le dernier entré, premier sorti (Last in, first out)

Le coût unitaire de sortie d’un type d’article du stock est égal à la valeur de l’article qui est entré en dernier chronologiquement dans le stock. Un article entre à 10€ puis 20€, il sortira en premier à 20€.

CUMP : le coût unitaire moyen pondéré périodique

Le coût unitaire de sortie d’articles du stock est égal à la somme (de la valeur initiale + celles d’entrées en stock) divisé par la somme (de quantité initiale et celles d’entrées en stock). Si ce sont des stocks de produits finis, le coût unitaire d’entrée sera le coût de production (voir pour sa détermination la comptabilité analytique).

Quels sont les logiciels de gestion commerciale permettant de gérer le coût réel de stock ?

Sage Gestion commerciale 100 Base : CMUP
Sage Gestion commerciale 100 Pack : CMUP
Sage Gestion commerciale 100 Pack + : CMUP, FIFO, LIFO

Cegid Gestion commerciale Business Suite : CMUP, FIFO, LIFO
Cegid Gestion commerciale Business Place : CMUP, FIFO, LIFO

Ebp Gestion commerciale PRO : CMUP
Ebp Gestion commerciale PRO Gammes : CMUP
Ebp Gestion commerciale PRO Multidépôts : CMUP

Ciel Gestion commerciale : CMUP
Ciel Gestion commerciale Evolution : CMUP

La méthode du prix de détail

Cette méthode des coûts standards calcule la valeur à partir des niveaux normaux d’utilisation de matières premières, de main-d’œuvre, d’efficience et de capacité.

Pour chaque groupe de produits homogènes, on détermine un pourcentage moyen de marge brute. La valeur du stock, par catégorie de produits homogènes, est obtenue en déduisant des ventes la marge brute ainsi calculée.

Évaluation selon le plan comptable français et obligation d’inventaire

Un inventaire annuel doit être effectué régulièrement une fois tous les 12 mois (en France : code du commerce article 123.12 du code de commerce) pour toute entreprise ayant la qualité de commerçant.

Il est contrôlé par un commissaire aux comptes. D’une manière plus générale, il est pertinent de réaliser régulièrement un inventaire des stocks afin de s’assurer une certaine homogénéité de la valeur des stocks entre les exercices comptables. Le but est aussi de confronter les comptes à l’observation directe. Cet inventaire et l’inventaire physique intermittent est généralement préconisé pour la comptabilité générale.

L’inventaire comptable permanent est une organisation des comptes de stocks qui, par l’enregistrement continu des mouvements, permet de connaître de façon constante, en cours d’exercice, les existants chiffrés en quantités et en valeur. Cet inventaire est généralement préconisé pour la comptabilité analytique mais peut aussi être réalisé en comptabilité générale par l’utilisation d’un compte de stock de régulation.

Méthode d’évaluation des entrées en stock

Coût = prix d’acquisition + frais accessoires + frais nécessaires pour que le stock arrive en état ou il se trouve (dont coûts d’emprunt : ce coût se calcul de la même manière que les acquisitions d’immobilisation).
Ne pas inclure les montants anormaux, les coûts de stockage hors exploitation, les frais généraux administratifs non utiles aux stocks et les frais de distribution et de change.

A noter qu’il est possible d’évaluer les stocks au prix de vente moins la marge normale pour les entreprises à faible chiffre d’affaires ou de contraintes excessives (France : 763000€ vente de biens, 230000€ vente de services, article 123.27).

Pour les biens interchangeables et non affectés à des projets spécifiques, seules les méthodes CUMP (coût unitaire moyen pondéré) et FIFO sont considérées comme « légales » par le fisc français (voir ci-dessus pour le calcul).

Les technique de comptabilisation

Les charges (stocks achetés) et produits (stocks vendus) comptabilisés durant l’année doivent être extournés à la fin de l’exercice. Cette écriture peut être réalisée sous la forme d’une variation des stocks constatée à l’inventaire.

Une façon simple de comptabiliser est d’extourner le montant du stock initial dans une première écriture en contrepartie d’un compte de gestion d’achat (stocks achetés) ou de vente (stocks vendus), puis de comptabiliser une écriture inverse pour le montant du stock final. Ces écritures peuvent être effectuées en une fois en constatant la variation de stock.

Après avoir constaté les factures nécessaires, une écriture de fin d’exercice pour les stocks « achetés » doit être enregistrée.

Méthodes d’évaluation à des fins d’analyse financière

La valeur du stock influence la trésorerie et en particulier le BFR ( Besoin en Fonds de Roulement). La valeur du stock correspond au coût de possession + coût de gestion des stocks

Les différents ratios de calcul

  • Le coût de possession = coût de stockage unitaire * Quantité moyenne stockée
  • Le coût de stockage unitaire correspond à la somme des coûts fixes : (Prix d’achat unitaire + frais d’acheminement unitaire)*% du coût moyen pondéré du capital
  • La quantité moyenne stockée correspond soit

Annuellement : (stock initial + stock final)/2
A la quantité à stocker moyenne : demande (montant des livraisons) /2

  • Le coût de gestion = coût de lancement unitaire * nombre de livraisons d’articles

Le coût de lancement (de transaction) est par exemple la passation des commandes, le transport, le traitement administratif…

Comment gérer les stocks ?

Les deux paramètres fondamentaux des modèles de gestion des stocks sont la date et la quantité commandée.

On peut donc commander à date fixe ou variable, et à quantité fixe ou variable.

  • Méthode de réapprovisionnement ou méthode calendaire, on commande à date fixe une quantité fixe voisine de la quantité économique de commande.
  • Méthode de gestion à Point de commande. C’est le modèle de commande à date variable et à quantité fixe. C’est l’atteinte d’un certain niveau de stock, le point de commande, qui déclenche la commande de réapprovisionnement.
  • Méthode de « recomplètement », à date fixe la quantité variable permettant de reconstituer le niveau de stock défini est commandée.
  • Méthode de réapprovisionnement à la commande, à date variable une quantité variable est commandée.

L’intérêt de la valorisation logistique du stock

Il existe des outils mathématiques permettant d’éviter la rupture de stock.

Le calcul du stock d’alerte : ce seuil de réapprovisionnement correspond au niveau du stock qui déclenche la commande. Il est égal au stock de sécurité plus le stock consommé pendant le délai de livraison
Le calcul du stock de sécurité : ce seuil est assumé pour diminuer le risque de rupture.
Le taux de rotation de stock : nombre de renouvellements/durée
La couverture de stock : la durée que le stock permet de couvrir en considérant la demande moyenne
Le taux de rupture : demandes non satisfaites/demandes totales
Le taux de service : probabilité de (1-demandes non satisfaites)/demande totale

Les outils techniques permettant d’éviter la rupture de stock :

  • le juste-à-temps ou flux tendu
  • le Kanban

Le service commercial et la rotation du stock

Pour un article considéré, le ratio des ventes (pour une période donnée) sur le stock moyen (durant cette période) permet de déceler les articles qui se vendent peu (vente<stock) ou bien (vente>stock).

Les différentes formules utiles

Ratio des ventes : Ratio des ventes d’un bien = somme des ventes sur une période donnée / stock cumulé sur une période donnée

Ratios de rotation des stocks :

  • Stocks de marchandises (en jours de CAMV*) = (Stocks de march. / CAMV*) x 360
  • Stocks de matières premières (MP) en jours de consommations = (Stocks de MP / consommations) x 360
  • Stocks de produits (en jours de prix de revient) = (Stocks de produits / prix de revient) x 360 (*)

*CAMV = Coût d’Achat des Marchandises Vendues

Les moyens physique de stockage

Pour le stockage de matériel, les installations sont essentielles. On distingue le stockage sur convoyeurs, le stockage sans rayonnages, en bloc ou en rangées avec ou sans moyens de consolidation et le stockage sur rayonnages :

  • Le stockage fixe
  • Le stockage dynamique

Suivant les matériaux à stocker, on distingue : Le stockage de palettes ou de casiers, le stockage de produits longs, le stockage de plaques, le stockage d’outils, le stockage de petites pièces et le stockage de charges lourdes.

Stockage de produits longs

Le stockage de produits longs, barres, tubes ou profilés se fait en général horizontalement. Pour cela, on y utilise de préférence des cassettes qui sont empilées ou stockées dans des rayonnages. Un stockage sans cassettes peut se faire pour tout matériel rigide.

Ce stockage fait appel à des berceaux, des rayonnages cantilever, des rayonnages à nid d’abeille ou des systèmes de stockage automatique pour produits longs. Les systèmes de stockage automatique pour produits longs sont de 2 types : rotatif ou translatif.

  • le système rotatif, ou carrousel, se compose de rayonnages fixés sur une chaîne qui met l’ensemble en rotation. Les temps d’accès sont relativement courts, mais les contraintes d’équilibrage sont sensibles.
  • le système translatif, celui des tours de stockage, utilise un ascenseur pour le déplacement vertical, le déplacement vertical pouvant se faire par des bras articulés, des crémaillères ou des câbles. Les temps d’accès sont moyens mais le système permet de stocker des matières pour plus de 200 tonnes sans contrainte importante d’équilibrage.

Stockage de plaques

Généralement, les tôles ou plaques sont stockées horizontalement. On distingue généralement le stockage de tôles ou de bois qui ont des dimensions de 2000×1000 mm à 6000×2000 mm et de 500 à 3000 kg par paquet. Les plaques sont stockées sur des rayonnages cantilever, des rayonnages à tiroirs ou des stockage à ruche (nid d’abeille). En version automatique, il s’agit d’un stockeur simple ou double dont les tiroirs seront chargés à l’aide d’une table élévatrice. Dans certaines application, celle- ci peut glisser devant les rayonnages ou enter dans les travées.

Rayonnages à tiroirs pour plaques

Quant aux rayonnages à tiroirs, il s’agit des rayonnages spéciaux pour des dimensions jusqu’à 6000x2000mm et des charges jusqu’à 3 tonnes. Les tiroirs sont extraits manuellement. Le chargement se fait à l’aide d’un pont ou d’un chariot élévateur. Chaque tôle peut être prélevée individuellement à l’aide d’un palonnier à ventouse.