En France, peu de dispositifs fiscaux suscitent autant de craintes et d’incompréhensions que l’avis à tiers détenteur, plus communément appelé ATD.
Depuis 2019, cette procédure a été rebaptisée saisie administrative à tiers détenteur (SATD), mais l’usage populaire conserve encore l’ancien terme. Elle permet au Trésor public de récupérer directement les sommes dues par un contribuable, sans passer par une décision judiciaire, en sollicitant un tiers qui détient ou doit de l’argent au débiteur. En clair : votre banque, votre employeur ou même certains organismes sociaux peuvent se voir contraints de prélever une partie de vos fonds pour les reverser au fisc.
En 2025, ce mécanisme est d’autant plus d’actualité que la Direction Générale des Finances Publiques (DGFiP) intensifie ses efforts pour améliorer le recouvrement des créances fiscales, dans un contexte marqué par la fin progressive des mesures de soutien liées à la crise sanitaire et par un renforcement de la lutte contre la fraude. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plusieurs dizaines de milliers de SATD sont envoyées chaque année, touchant aussi bien des particuliers que des dirigeants de petites entreprises.
Pour beaucoup, l’ATD se manifeste brutalement : un matin, on découvre son compte bancaire amputé d’une somme parfois conséquente, avec peu ou pas de marge de manœuvre immédiate. Pourtant, derrière cette procédure se cache une mécanique juridique précise, assortie de droits et de protections pour le contribuable. Contrairement à l’idée reçue, il ne s’agit pas d’une mesure arbitraire : elle obéit à un cadre légal strict, qui prévoit notamment le maintien d’un minimum vital insaisissable et la possibilité de contester la mesure ou de négocier un échéancier.
Ce guide a pour ambition de démystifier l’avis à tiers détenteur. Nous allons y détailler son fonctionnement, ses conséquences, les montants concernés, mais aussi les solutions concrètes pour y faire face. Que vous soyez un particulier inquiet, un entrepreneur confronté à une SATD sur vos comptes professionnels, ou un dirigeant soucieux de prévenir ce type de situation, vous trouverez ici les clés pour comprendre vos droits et vos obligations, et surtout pour agir.
Qu’est-ce qu’un Avis à Tiers Détenteur (ATD) ?
Un avis à tiers détenteur, plus souvent appelé ATD, est une procédure permettant à l’administration fiscale française de récupérer directement une créance fiscale impayée en sollicitant un tiers qui détient ou doit des fonds au redevable.
Depuis le 1ᵉʳ janvier 2019, cette procédure a pris le nom officiel de Saisie Administrative à Tiers Détenteur (SATD), mais l’usage courant continue de parler d’ATD, tant ce terme est ancré dans le langage des contribuables et des professionnels.
La particularité majeure de l’ATD réside dans le fait qu’il ne nécessite aucune décision judiciaire préalable. Contrairement aux saisies classiques qui passent par un juge, ici c’est l’administration fiscale elle-même, via la Direction Générale des Finances Publiques (DGFiP), qui prend l’initiative de la saisie. En d’autres termes, le fisc agit directement, fort de son privilège légal, et le tiers détenteur (banque, employeur, caisse de retraite, etc.) est tenu d’obtempérer.
Le fondement juridique de cette mesure se trouve dans le Livre des procédures fiscales et le Code des procédures civiles d’exécution. L’administration a ainsi la possibilité de mobiliser rapidement des fonds, afin de protéger les intérêts du Trésor public et d’éviter l’accumulation d’impayés.
Au-delà de son aspect coercitif, l’ATD répond à un objectif de justice fiscale : il s’agit de rappeler à chaque contribuable que l’impôt est une obligation collective et que son non-paiement fragilise l’équilibre du système. Toutefois, pour celui qui le subit, la mesure peut être brutale et difficile à encaisser, tant sur le plan financier que psychologique.
Dans quels cas l’ATD est-il utilisé ?
L’administration fiscale ne recourt pas à un avis à tiers détenteur sans raison. Cette procédure intervient après plusieurs étapes de relance, et souvent lorsque toutes les solutions amiables ont échoué. Elle s’applique à de nombreuses situations :
Impôts concernés
L’ATD peut être utilisé pour recouvrer la plupart des impôts et taxes dus par les particuliers et les entreprises. Sont concernés :
- L’impôt sur le revenu (IR), lorsqu’il n’a pas été payé dans les délais.
- La TVA, dont le non-paiement peut mettre en danger la trésorerie de l’État.
- L’impôt sur les sociétés (IS), pour les entreprises qui n’ont pas réglé leurs acomptes ou leur solde.
- Les impôts locaux (taxe foncière, taxe d’habitation dans les communes où elle subsiste, contribution économique territoriale).
- Les droits d’enregistrement et de succession, en cas de retard ou de défaut de paiement.
- Les amendes et pénalités fiscales, qui suivent le même processus de recouvrement.
Conditions préalables
Avant de déclencher un ATD, la DGFiP envoie généralement au contribuable :
- Un avis d’imposition précisant la somme due et la date limite de paiement.
- Une mise en demeure de payer, si la dette n’est pas réglée.
- Dans certains cas, un commandement de payer ou un courrier rappelant la possibilité de solliciter un plan d’échelonnement.
Ce n’est qu’en l’absence de règlement ou de négociation sérieuse que l’administration enclenche la saisie.
Contexte 2025
Depuis 2024, le ministère de l’Économie a renforcé la politique de recouvrement forcé, face à une augmentation notable des impayés fiscaux, notamment dans les petites entreprises fragilisées par la conjoncture et le remboursement des prêts garantis par l’État (PGE). Ainsi, le recours aux SATD connaît une hausse significative en 2025, ce qui rend leur compréhension indispensable pour les contribuables et dirigeants.
Qui sont les tiers détenteurs visés ?
Le terme « tiers détenteur » désigne toute personne physique ou morale qui détient ou doit des fonds au débiteur. La loi confère au Trésor public un droit direct auprès de ces tiers, qui sont légalement obligés de coopérer.
Les banques
Le cas le plus fréquent concerne les établissements bancaires. Lorsqu’un ATD leur est notifié, ils doivent bloquer immédiatement la somme demandée (dans la limite du disponible sur les comptes du contribuable), puis la reverser au Trésor public.
Même si plusieurs comptes existent dans différentes agences ou banques, la DGFiP peut cibler chacun d’eux. Toutefois, le contribuable conserve obligatoirement le solde bancaire insaisissable (SBI) de 646,52 € en 2025, quelle que soit sa situation familiale.
Les employeurs
Le fisc peut également s’adresser directement à l’employeur pour obtenir le paiement via une retenue sur salaire. Dans ce cas, une partie de la rémunération est saisie chaque mois, selon un barème légal progressif, jusqu’à extinction de la dette. Le salarié est informé de la mesure et son employeur devient redevable de la transmission des sommes.
Les organismes sociaux et caisses de retraite
Les caisses de retraite et certains organismes sociaux (CAF, CPAM, etc.) peuvent aussi être sollicités. Les pensions de retraite, allocations ou indemnités peuvent faire l’objet d’une saisie partielle, dans les mêmes conditions que les salaires.
Les clients et débiteurs commerciaux
Dans le cas des travailleurs indépendants ou des entreprises, la DGFiP peut se tourner vers leurs clients. Par exemple, un artisan ou une PME ayant des factures en attente de règlement peut voir ses créances directement ponctionnées pour apurer sa dette fiscale. Cette option, bien que plus rare, existe bel et bien et peut gravement perturber la trésorerie d’une petite structure.
Obligations du tiers détenteur
Quel que soit le tiers visé, celui-ci ne peut refuser d’exécuter l’ATD. La loi l’y contraint et prévoit des sanctions en cas de non-coopération. Autrement dit, la banque, l’employeur ou le client n’ont pas la possibilité de protéger le débiteur : ils doivent se conformer aux instructions de l’administration fiscale.
Fonctionnement détaillé de la procédure
L’avis à tiers détenteur (ou SATD) suit un processus encadré par le droit fiscal français. Bien qu’il puisse sembler brutal pour celui qui le subit, chaque étape obéit à des règles strictes. Comprendre ce mécanisme est essentiel pour savoir comment réagir efficacement.
Notification au tiers détenteur
Dès que l’administration décide de recourir à un ATD, elle adresse une notification officielle au tiers détenteur choisi : il peut s’agir d’une banque, d’un employeur ou d’un organisme social. Ce courrier a immédiatement force exécutoire : le tiers détenteur est tenu de bloquer les fonds ou revenus disponibles.
Blocage des fonds
Le tiers détenteur dispose alors d’un délai très court pour exécuter la mesure. Une banque, par exemple, doit geler immédiatement les sommes disponibles sur le ou les comptes du contribuable, dans la limite du montant indiqué par l’administration. Ce blocage est souvent découvert par le redevable lorsqu’il consulte son compte ou tente une opération bancaire.
Information du contribuable
Dans la foulée, le contribuable reçoit une notification de l’ATD, soit par courrier postal, soit via son espace particulier ou professionnel sur le site impots.gouv.fr. Toutefois, dans la pratique, il n’est pas rare que le contribuable constate le blocage avant de recevoir le courrier, ce qui accentue l’effet de surprise et de stress.
Reversement au Trésor public
Une fois les fonds bloqués, le tiers détenteur dispose de 30 jours maximum pour les reverser au Trésor public. Si la somme saisie est inférieure au montant dû, l’administration peut renouveler la procédure jusqu’à extinction complète de la dette.
Mainlevée
Une fois la dette soldée, la DGFiP procède à la mainlevée de la saisie. Dans certains cas, si le contribuable obtient un plan d’échelonnement ou une remise partielle, la mainlevée peut intervenir rapidement pour libérer ses comptes ou revenus.

Montants concernés et limites légales
Contrairement à certaines craintes, l’administration ne peut pas saisir la totalité des revenus ou du patrimoine du contribuable. La loi prévoit des plafonds et garde-fous, afin de protéger un minimum vital.
Le calcul du montant dû
Le montant réclamé dans l’ATD comprend :
- la somme principale correspondant à l’impôt ou la taxe impayée,
- les intérêts de retard (0,20 % par mois en 2025),
- les pénalités éventuelles (10 % en cas de simple retard, jusqu’à 80 % en cas de fraude),
- les frais de procédure.
Ainsi, la dette peut rapidement s’alourdir si la régularisation n’a pas été faite en temps utile.
Le solde bancaire insaisissable (SBI)
Même en cas de saisie bancaire, le contribuable conserve obligatoirement un minimum vital : le solde bancaire insaisissable (SBI). Depuis le 1ᵉʳ avril 2025, ce montant est fixé à 646,52 €, correspondant au montant du Revenu de Solidarité Active (RSA) pour une personne seule.
Ce montant s’applique quel que soit le nombre de comptes détenus, et indépendamment de la situation familiale. Autrement dit, même si l’on possède plusieurs comptes bancaires, le SBI global reste le même.
Le barème de saisie sur rémunération
Lorsqu’un ATD s’applique sur un salaire, le montant saisissable est calculé selon un barème progressif actualisé chaque année. Plus le salaire est élevé, plus la part saisissable augmente. Des majorations sont prévues pour chaque personne à charge.
Par exemple, pour un salaire net de 2 000 € mensuels avec deux enfants, seule une fraction pourra être saisie, laissant au salarié de quoi subvenir à ses besoins essentiels.
Les frais bancaires
Les banques facturent des frais pour l’exécution d’un ATD, mais la loi fixe des limites strictes. Depuis 2022, ces frais sont plafonnés à 10 % du montant saisi et 100 € maximum. Ainsi, pour un ATD de 500 €, la banque ne pourra pas facturer plus de 50 €.
Limites sur les pensions et allocations
Pour les retraites et allocations sociales, les mêmes principes s’appliquent. Une partie peut être saisie, mais jamais la totalité : le contribuable conserve toujours le minimum vital fixé par la réglementation.
Conséquences concrètes pour le contribuable
Subir un avis à tiers détenteur n’est jamais anodin. Au-delà de la simple perte financière, les conséquences peuvent être multiples et parfois lourdes.
Blocage soudain de la trésorerie
La première conséquence, et la plus visible, est le gel des fonds. Du jour au lendemain, le contribuable peut se retrouver avec un compte bancaire amputé d’une somme importante, ce qui complique le paiement des dépenses courantes (loyer, factures, alimentation).
Impact psychologique
Le caractère soudain et contraignant de la mesure engendre souvent un fort stress. Pour de nombreux contribuables, l’ATD est vécu comme une humiliation ou une sanction brutale, d’autant plus lorsqu’il est découvert avant la réception de la notification.
Frais supplémentaires
En plus des sommes prélevées, le contribuable supporte les frais bancaires liés au traitement de l’ATD. Ceux-ci, bien que plafonnés, s’ajoutent à une trésorerie déjà fragilisée.
Risque de récidive
Si la somme prélevée ne couvre pas la totalité de la dette, l’administration peut renouveler la procédure. Le contribuable reste donc exposé à de nouvelles saisies tant que la dette n’est pas soldée ou qu’un accord n’a pas été trouvé.
Conséquences pour les indépendants et dirigeants
Pour un entrepreneur ou un travailleur indépendant, un ATD peut avoir des effets dévastateurs. Le blocage des fonds professionnels ou la saisie auprès des clients met directement en péril la trésorerie et la relation commerciale. Une petite entreprise peut se retrouver en grande difficulté en quelques jours.
Atteinte à la réputation
Dans certains cas, l’ATD notifié à un employeur ou à des clients peut ternir la réputation du contribuable, donnant une image d’instabilité financière ou de manque de fiabilité.
Solutions et recours possibles
Être confronté à un avis à tiers détenteur peut sembler insurmontable, mais il existe plusieurs recours et solutions pour limiter son impact ou, dans certains cas, obtenir son annulation. L’important est d’agir rapidement et de manière structurée.
Vérification de la dette
La première étape consiste à vérifier la réalité et l’exactitude de la somme réclamée. Il arrive que des ATD soient déclenchés alors que la dette a déjà été réglée ou qu’un plan de paiement ait été conclu. Dans ce cas, le contribuable doit contacter sans délai son centre des finances publiques pour signaler l’erreur.
Un justificatif (relevé bancaire, accusé de réception de paiement) doit être fourni. Si l’erreur est avérée, la DGFiP procède à la mainlevée et, le cas échéant, rembourse les sommes indûment prélevées.
Contestation de l’ATD
Lorsque le contribuable estime que la procédure est irrégulière ou abusive, il peut déposer une réclamation contentieuse auprès de son service des impôts. La contestation doit être motivée et accompagnée de pièces justificatives.
En parallèle, et en cas d’urgence, il est possible de saisir le juge de l’exécution pour obtenir une suspension ou une annulation de la mesure, notamment si le respect du solde bancaire insaisissable (SBI) n’a pas été garanti.
Demande d’échelonnement ou de remise
Même après un ATD, le dialogue reste possible avec l’administration fiscale. Le contribuable peut solliciter un échelonnement de sa dette via un plan de paiement adapté à ses capacités financières. Dans certains cas de réelle détresse économique, une remise gracieuse (totale ou partielle des pénalités et intérêts) peut être demandée.
Ces démarches sont facilitées si elles sont accompagnées par un expert-comptable ou un conseil fiscal, qui saura présenter un dossier crédible et argumenté.
Vérification du respect du SBI
Le contribuable doit toujours vérifier que sa banque lui a laissé au minimum le solde bancaire insaisissable (646,52 € en 2025). Si ce n’est pas le cas, il peut exiger la restitution immédiate du trop-prélevé.
Intervention d’un professionnel
Dans les situations complexes, notamment pour les indépendants et dirigeants, il est fortement recommandé de recourir à un professionnel (expert-comptable, avocat fiscaliste). Ces spécialistes connaissent les leviers de négociation et peuvent éviter une aggravation de la situation.
Prévenir un Avis à Tiers Détenteur
Plutôt que de subir un ATD, le meilleur réflexe reste la prévention. L’anticipation et la bonne gestion fiscale sont les clés pour éviter ce type de procédure coercitive.
Anticiper les échéances fiscales
Le contribuable doit établir un calendrier de ses échéances fiscales et sociales afin de ne jamais être pris au dépourvu. Pour les entreprises, cela inclut l’IR, l’IS, la TVA, la CFE, mais aussi les cotisations sociales. L’oubli ou le retard, même d’un seul mois, peut déclencher une chaîne de pénalités et, in fine, un ATD.
Contacter rapidement l’administration
En cas de difficulté de trésorerie, il est essentiel de prendre les devants : contacter le centre des finances publiques avant l’échéance permet souvent de négocier un délai ou un plan de paiement, évitant ainsi la mise en recouvrement forcé.
Constituer une trésorerie de sécurité
Les experts en gestion recommandent de conserver une réserve équivalente à un mois de charges fixes sur un compte dédié. Cela permet d’amortir un coup dur et d’éviter qu’un ATD ne mette en péril la stabilité financière.
Recourir à un accompagnement professionnel
Un expert-comptable ou un cabinet de conseil comme IG Conseils peut établir un plan de trésorerie prévisionnel, identifier les risques de décalage de paiement et proposer des solutions d’optimisation. Cet accompagnement est particulièrement précieux pour les dirigeants de PME et les indépendants, dont les revenus sont parfois irréguliers.
Digitaliser le suivi fiscal
L’utilisation d’outils de gestion digitale et de logiciels connectés au site impots.gouv.fr permet d’anticiper les montants et les dates de prélèvements. L’automatisation des alertes et des paiements limite les risques d’oubli et renforce la sécurité.
FAQ : avis à tiers détenteur
Qu’est-ce qu’un avis à tiers détenteur (ATD) ?
L’ATD, désormais appelé SATD, est une saisie directe effectuée par l’administration fiscale auprès d’un tiers (banque, employeur, organisme social) afin de recouvrer des impôts impayés. C’est une procédure administrative qui ne nécessite pas de décision judiciaire.
Quels impôts peuvent être concernés ?
Presque tous les impôts et taxes peuvent donner lieu à un ATD : impôt sur le revenu, impôt sur les sociétés, TVA, taxe foncière, taxe d’habitation (dans les communes où elle subsiste), amendes fiscales ou pénales, etc.
Ma banque peut-elle vider entièrement mon compte ?
Non. Même en cas d’ATD, la loi prévoit le maintien du solde bancaire insaisissable (SBI), équivalent au montant du Revenu de Solidarité Active (RSA) pour une personne seule. Depuis le 1ᵉʳ avril 2025, ce montant est fixé à 646,52 €. Vous conservez donc au moins cette somme sur l’ensemble de vos comptes.
Un ATD peut-il être appliqué sur mon salaire ?
Oui. L’administration peut demander à votre employeur de prélever directement une partie de votre rémunération. Le montant est calculé selon un barème légal qui tient compte du niveau de salaire et du nombre de personnes à charge. Ainsi, seule une fraction est saisissable.
Comment suis-je informé de l’ATD ?
En général, la banque ou l’employeur vous notifie la saisie. Parallèlement, vous recevez un courrier officiel de l’administration fiscale. Toutefois, il arrive que le blocage de fonds soit constaté avant même la réception du courrier.
Puis-je contester un ATD ?
Oui. Vous pouvez déposer une réclamation auprès du centre des finances publiques si vous estimez que la somme est erronée ou déjà payée. En cas de procédure irrégulière ou abusive, il est aussi possible de saisir le juge de l’exécution.
Quels sont les frais liés à un ATD ?
Les banques facturent des frais de traitement, plafonnés légalement à 10 % des sommes saisies et 100 € maximum. Ces frais s’ajoutent au montant prélevé pour le Trésor public.
Combien de temps dure la saisie ?
L’ATD produit effet immédiatement. Le tiers détenteur dispose de 30 jours pour reverser les sommes au Trésor public. Si le montant dû n’est pas intégralement récupéré, l’administration peut renouveler la procédure.
Peut-on éviter un ATD ?
La meilleure prévention reste l’anticipation. Contacter le service des impôts avant l’échéance, demander un échelonnement, ou recourir à un expert-comptable permet souvent d’éviter l’envoi d’une SATD.
Puis-je recevoir plusieurs ATD simultanément ?
Oui, si vous détenez plusieurs comptes dans différentes banques ou si vous percevez des revenus de plusieurs sources (par exemple un salaire et une pension), la DGFiP peut déclencher plusieurs saisies. Toutefois, le solde bancaire insaisissable reste protégé globalement.
Un ATD s’éteint-il automatiquement après paiement ?
Oui. Dès que la dette est soldée, la DGFiP envoie une mainlevée au tiers détenteur. Il est conseillé de vérifier ensuite sur son espace en ligne que la situation a bien été régularisée.
Mon employeur peut-il me sanctionner si je fais l’objet d’un ATD ?
Non. L’employeur est tenu par la loi d’exécuter la saisie, mais il ne peut pas licencier ou discriminer un salarié pour cette raison. Toutefois, dans les petites structures, l’impact sur l’image personnelle peut être délicat.
Une entreprise peut-elle contester un ATD sur ses clients ?
Oui, mais la contestation doit être rapide et bien argumentée. L’assistance d’un expert-comptable ou d’un avocat fiscaliste est vivement conseillée, car les conséquences peuvent être lourdes sur la relation commerciale.
L’avis à tiers détenteur (ou SATD) est l’un des outils les plus puissants dont dispose l’administration fiscale pour assurer le recouvrement des impôts. S’il peut paraître brutal, il répond à un cadre légal strict qui vise à concilier efficacité du recouvrement et protection d’un minimum vital pour le contribuable.
Pourtant, la plupart des situations d’ATD auraient pu être évitées grâce à une meilleure anticipation et une communication précoce avec le service des impôts. Le recours à un expert-comptable ou à un cabinet spécialisé constitue un atout majeur : diagnostic de trésorerie, négociation d’échéanciers, assistance dans les démarches de contestation ou de régularisation.
En 2025, alors que les contrôles et les procédures de recouvrement se renforcent, il est plus que jamais nécessaire de reprendre la main sur sa gestion fiscale. Ne subissez pas un ATD : préparez-vous, agissez vite, et transformez une situation de contrainte en opportunité pour assainir durablement votre trésorerie.
Inscrivez-vous à la formation "IA Générative Pro" et boostez votre productivité avec l'Intelligence artificielle !
Qu'en pensez vous ?