Les chefs d’entreprise peinent de plus en plus à obtenir une rémunération attractive pour leur trésorerie longue, d’une durée supérieure à deux ans. Jean-Louis Flèche, associé Baker Tilly France, présente quelques alternatives aux dépôts à terme pour la trésorerie de l’entreprise.
Actuellement, les banques proposent les conditions suivantes, en termes de rendement brut, pour les placements à terme :
- pour une durée d’un an : 0,40 % environ,
- pour une durée de cinq ans : 2 % environ.
Dès lors, de nombreux chefs d’entreprise ou directeurs financiers travaillent sur les moyens permettant d’augmenter cette rentabilité avec un risque le plus faible possible. Les plus grandes banques européennes sont aujourd’hui en mesure de proposer des gammes de produits structurés.
Rappelons qu’un produit structuré est un instrument financier émis par une banque ou une compagnie d’assurance composé généralement de deux éléments, le premier assurant la protection du capital, le second plus risqué permettant d’optimiser le rendement du produit.
Ces produits structurés offrent de nombreuses variantes comme :
- la maturité : la durée maximum du produit ;
- le sous-jacent (actif ou titre sur lequel reposent des options, des bons de souscription, ou des contrats à terme) : le véritable « moteur » de la performance ;
- les caractéristiques de garantie ou de protection du capital initialement placé ;
- la disponibilité quotidienne, avec ou sans frais de sortie ;
- le mécanisme de maturité anticipée, c’est-à-dire les conditions dans lesquelles le souscripteur récupère son capital initial, plus la rentabilité de plusieurs années, et cela avant le terme du produit.
Deux grandes familles de produits peuvent être distinguées :
Les produits à capital garanti et les produits à capital protégé
Les produits à capital garanti
Les maturités les plus courtes sont aujourd’hui d’environ six ans. Cela signifie que le risque maximum sur cette durée est de ne rien gagner. En revanche, les rentabilités maximales peuvent être de l’ordre de 5 % par an, dès lors que le sous-jacent est un indice simple comme l’Eurostoxx 50 ou le CAC 40. Un coupon minimum annuel peut même être versé en sus chaque année (actuellement environ 1,5 %), auquel s’ajoutera une sur-performance aléatoire issue de la bonne tenue du sous-jacent.
Les produits à capital protégé
Il convient d’être prudent pour la compréhension de cette catégorie. Ce terme signifie que, tant que le sous-jacent n’a pas « enfoncé » un certain plancher de baisse à la fin du produit (la « maturité »), alors le capital est garanti. Si ce plancher est enfoncé, alors il y a un risque de perte, ce qui n’est pas le cas des produits à capital garanti.
Ce sont les produits à capital protégé qui, en revanche, offrent le meilleur couple rendement/risque. Sur une durée très courte comprise entre un et trois ans, le rendement est de 8,4 % si le CAC 40 ne baisse pas de plus de 30 %.
Les solutions existent, les chefs d’entreprise, leurs responsables comptables et financiers doivent, avec l’aide de leur expert-comptable, étudier la diversité des possibilités au regard du niveau de risque acceptable.
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