La rentabilité mesure une performance par rapport aux moyens mis en oeuvre. Il s’agit donc de comparer un résultat aux capitaux engagés pour l’obtenir.

Quelles sont les bonnes questions à se poser ?

  • L’entreprise utilise-t-elle efficacement les moyens mis à sa disposition ?
  • Les actionnaires bénéficient-ils d’un taux de rentabilité satisfaisant ?
  • L’entreprise fait-elle jouer positivement l’effet de levier ?
  • Les immobilisations sont-elles régulièrement renouvelées ?

Analyser et calculer

Identifier les moyens

Il s’agit de déterminer les moyens économiques utilisés par l’entreprise, à savoir :

  • les immobilisations ;
  • le besoin de fonds de roulement d’exploitation / BFRE.

Les immobilisations

Il peut être intéressant, à ce stade, d’évaluer l’état de vétusté de l’outil industriel : cette information pourra être particulièrement utile dans le cadre de la détermination des besoins de financement futurs requis pour le renouvellement du parc. Parmi les rations permettant de mesure l’ancienneté moyenne des immobilisations, citons : Le ratio Immobilisation nettes / Immobilisations brutes. Si ce ratio est proche de zéro, cela traduit un parc ancien.

La comparaison de la dotation aux amortissements avec le montant des investissements permet également de juger du rythme de renouvellement des immobilisations : un ration proche de 1 traduit un rythme satisfisant.

Le besoin en fonds de roulement ( BFR)

Les opérations d’exploitation (achats, production, ventes…) donnent naissance à des flux réels (ou flux physiques) : livraison de marchandises, fourniture d’un travail…. La contrepartie de ces flux réels est constituée par des flux monétaires. Le décalage dans le temps entre les flux réels et les flux monétaires fait naitre des créances et des dettes.

L’exploitation fait donc naitre des besoins de financement mais aussi des ressources de financement. Généralement, les besoins excèdent les ressources, c’est ce que l’on nonne le besoin en fonds de roulement.

Cet indicateur revêt une importance primordiale en gestion financière car il peut être générateur de besoins de trésorerie significatifs pouvant parfois entrainer une cessation de paiements.

L’étude du besoin en fonds de roulement constitue donc une étape indispensable de l’audit financier.

Comptablement parlant, le besoin en fonds de roulement s’obtient de la manière suivante : Stocks + Clients + autres actifs d’exploitation – Fournisseurs – autres passifs d’exploitation.

Les « autres actifs d’exploitation » comprennent, entre autres, les créances de TVA, les charges constatées d’avance, les autres créances d’exploitation…

Les « autres passifs d’exploitation » comprennent, entre autres, les dettes fiscales et sociales, les produits constatés d’avance, les autres dettes d’exploitation…

Dans la pratique, les calculs suivants seront pratiqués :

  • Le BFR d’exploitation (ou BFRE) en valeur absolue ;
  • Le BFRE en nombre de jours de chiffre d’affaires ;
  • L’évolution du BFRE global dans le temps et par rapport au secteur ;
  • La décompositon du BFRE par composants lesquels sont : le ratio de rotation des stocks, le ratio de crédits clients, le ratio de crédit fournisseurs.

Calcul de la rentabilité économique

Le principe : cela consiste à mesurer la performance dégagée par l’entreprise dans la mise en oeuvre des moyens mis à sa disposition. Dans cette optique, le mode de financement de ces moyens (fons propres ou fond enpruntés) n’est pas pris en considération. On va donc retenir comme indicateur de performance le résultat avant charges financières.

Le mode de calcul : si l’on retient, au titre des moyens utilisés, la valeur brute des actifis immobilisés d’exploitation et circulants (BFRE), l’indicateur de résultat retenue sera l’EBE (Excedent Brute d’Exploitation). En revanche, si l’on raisonne en valeurs nettes, on utilisera le résultat d’exploitation.

On peut raisonner avant ou après impôt. En résumé, la rentabilité économique (avant IS) peut se mesurer par l’un des rations suivants :

  • Rentabilité économique brute : EBE / Moyens économiques bruts
  • Rentabilité économique nette : RE / Moyens économiques nets

L’interprétation

Là encore plus que le ratio en valeur absolue, l’important à retenir sera l’évolution de la rentabilité dans le temps et la comparaison avec la concurrence. Une analyse plus en finesse de la rentabilité économique peut être effectuée en décomposant le ratio suivant : RE / Moyens économiques x RE / CA x CA / Moyens économiques.

Cette décomposition présente l’avantage de mettre en exergue les différents facteurs de rentabilité, à savoir :

  • la marge d’exploitation, qui reflète l’efficacité opérationnelle ;
  • le taux de rotation des actifs (CA / Moyens économiques).

Ce dernier ratio mesure l’intensité capitalistique de l’entreprise et l’efficience dans l’utilisation des actifs ou, en d’autres termes, combien chaque euro investi génère de chiffre d’affaires : un ration élevé sera donc le signe d’une bonne efficience opérationnelle.

Calculer la retabilité financière

Dénommée également « rentabilité des fonds propres », la retabilité financière consiste à mesurer la rentabilité du placement de l’actionnaire.

Il s’agit ainsi, en pratique de rapporter le résultat net aux capitaux propres. Peu importe que le résultat soit distribué sous forme de dividendes ou porté en réserves ; dans les deux cas, il appartient en totalité à l’actionnaire et vient augmenter le patrimoine.

Concernant les capitaux investis, il s’agit des capitaux propres (c’est-à-dire des fonds investis à l’origine par les actionnaires auxquels sont venus s’ajouter les bénéfices mis en réserve année après année).

Pour résumer, la retabilité financière (après IS) est calculée de la manière suivante : Résultat net / Capitaux propres (hors résultat de l’exercice.

Effet de levier, explication…

La rentabilité financière dépend étroitement de la rentabilité économique. En effet, comme le montre l’exemple ci-dessous, la retabilité est fonction de trois paramètres :

  • la rentabilité économique ;
  • le coût de la dette ;
  • le niveau d’endettement.

Exemple

1/ Moyens économiques (emplois) :

  • Immobilisations : 40
  • BFRE : 40
  • Total : 80

2/ Financement (ressources) :

  • Capitaux propres : 50
  • Endettement financier : 30
  • Ttoal : 80

3/ Compte de résultat :

  • Résultat d’exploitation : 12
  • Frais financiers : 3
  • Résultat avant IS : 9
  • IS : 3
  • Résultat net : 6

La rentabilité économique sera donc : 12/80 = 15% soit 10% après IS.

La rentabilité financière sera 6 / 30 =12% (après IS).

En l’occurrence, la rentabilité financière excède la rentabilité économique ; on se trouve donc en présence d’un effet de levier positif. En d’autres termes, la rentabilité financière est égale à : Rentabilité économique + (Rentabilité économique – Coût dette) x Dettes / Capitaux propres = 10% + (10% – 6.6%) x 30/50 = 12%.

En effet, le coût de la dette est égale à : (Frais financier / Endettement financier) x (1 – taux IS) = 3 / 30 x (1 – 33.33%) = 6.66%.

Dans cet exemple, on conclut que les actionnaires profitent pleinement de l’effet de levier : l’entreprise dégage une rentabilité de 10% dont seuls 6.66% sont rétrocédés aux prêteurs. L’écart (pondéré par le poids de la dette par rapport aux capitaux propres) revient intégralement aux actionaires. L’effet de levier peut, dans certaines situations, jouer négativement (on par le alors d’effet « massue ») ; on observe ce phénomène lorsque le coût de l’endettement excède la rentabilité économique de l’entreprise. Dans cette situation, ce sont les actionnaires qui en supportent le coût.

Bien utilisé, l’effet de levier permet de « booster » la rentabilité pour l’actionnaire. Il constitue néanmoins un factueyr de risque lorsque le recours à l’endettement devient excessif.