Le calcul de la réduction de cotisation Fillon est maintenant annualisé.
Les premières conséquences de cette réforme sont désormais connues. Elle fera certainement l’objet de précisions administratives complémentaires.
Pour les utilisateurs d’un logiciel de paie (Ebp Paye PRO, Sage Paye Pack +, Cegid Paye Business Suite, Ciel Paye Evolution…), il est impératif d’être à jour de la dernière version disponible.
Les dernières versions sont les suivantes : Ebp Paye PRO V15, Ebp Paye 2011, Sage Paye Version 19.50, Cegid Paye 2011, Ciel Paye Evolution 2011 et Ciel Paye 2011.
Quelles sont les bases de calcul ?
Le montant
Depuis le 1er janvier 2011, la réduction Fillon dépend de la rémunération brute soumise à cotisation de sécurité sociale de chaque salarié versée durant l’année civile.
Son montant est égal à cette rémunération multipliée par un coefficient.
La majoration de 10%
Le montant de la réduction est majoré de 10% pour les salariés dont les indemnités de congés payés sont versées par les caisses de congés payés : professions du bâtiment et des travaux publics, intermittents du spectacle, etc., et, désormais, intérimaires.
Le coefficient
La formule de calcul du coefficient varie selon l’effectif de l’entreprise. Le coefficient est désormais retenu pour 4 chiffres après la virgule, avec un arrondi au plus proche (exemple : 0.12458 est pris pour 0.1246).
Les employeurs ayant atteints ou franchis pour la première fois le seuil en 2008, 2009, 2010 ou 2011 peuvent par ailleurs bénéficier du dispositif du lissage des effets de seuil de la loi de modernisation de l’économie.
L’entrée en vigueur
Toutefois, pour les employeurs d’au plus 9 salariés autorisés à pratiquer le décalage de paie avec rattachement à la période d’emploi, la réduction Fillon sur les salaires de décembre 2010 versés dans les 10 premiers jours de janvier 2011 est encore calculée selon les anciennes règles, sans annualisation.
Il faut noter qu’il serait possible de ne basculer à l’annualisation qu’en cours d’année avec effet au 1er janvier 2011, une fois que l’entreprise se sera appropriée les nouvelles modalités.
Comment s’applique la réduction Fillon ?
Application mensuelle par anticipation
L’employeur peut appliquer la rémunération au mois le mois par anticipation, en substituant des paramètres mensuels aux paramètres annuels. Au final, une régularisation est indispensable, car le montant définitif de la réduction dépend de paramètres annuels. La loi offre deux modalités de régularisation.
La régularisation annuelle
En utilisant ce système, la réduction Fillon est calculée chaque mois, indépendamment des autres mois.
Il convient alors d’opérer une régularisation annuelle à l’occasion de la dernière paye de l’année (ou de la paye de départ du salarié).
La régularisation progressive
Ce mécanisme consiste à calculer la réduction en cumulant, au fur et à mesure des mois, les différents éléments nécessaires à sa détermination.
Cette formule permet à l’employeur d’être « juste » à chaque paye et, dans certains cas, d’éviter de trop fortes régularisations en fin de période.
Contrat à durée déterminée
Lorsqu’un salarié a plusieurs CDD dans la même année auprès d’un même employeur, le coefficient est déterminé pour chaque contrat, en respectant le cadre de l’année civile.
Si un salarié a deux CDD, l’un allant du 1er avril au 30 juin 2011 et l’autre du 1er octobre 2011 au 31 mars 2012, il y aura trois périodes :
- celle du premier CDD,
- celles du 1er octobre au 31 décembre 2011 puis du 1er janvier au 31 mars 2012.
Lorsqu’un CDD à terme précis est renouvelé, il s’agit toujours d’un même et unique contrat.
Les intérimaires
Pour les travailleurs temporaires mis à disposition au cours de l’année auprès de plusieurs entreprises, le coefficient se calcule mission par mission.
Rémunération brute utilisée pour calculer le coefficient
Rappel
La rémunération brute à laquelle on applique le coefficient pour déterminer le montant de la réduction Fillon s’étend tous éléments compris.
Rémunération brute pour calculer le coefficient
La rémunération brute à utiliser dans les formules de calcul du coefficient s’étend, comme antérieurement, du brut soumis à cotisations de sécurité sociale, mais duquel il convient d’extraire certains éléments limitativement énumérés :
- la rémunération des heures supplémentaires, y compris la majoration de salaire dans la limite des taux légaux de 25% pour les 8 premières heures supplémentaires et de 50% pour les suivantes,
- la rémunération des heures complémentaires, y compris la majoration dans la limite du taux de 25% pour les heures complémentaires effectuées au-delà de 10% de la durée contractuelle.
- la rémunération des temps de pause, d’habillage et de déshabillage, de coupure ou d’amplitude versée en application d’une convention ou d’un accord collectif étendu en vigueur au 11 octobre 2007,
- et la majoration de salaire appliquée aux heures d’équivalence, dans la limite d’un taux de 25%, pour les salariés soumis à un régime d’heures d’équivalence payées à un taux majoré en application d’une convention ou d’un accord collectif étendu en vigueur au 1er janvier 2010.
La proratisation du SMIC
Le SMIC
Le SMIC annuel est égal à 1 820 fois le SMIC horaire. Pour l’application mensuelle de la réduction, on retient pour chaque mois 1/12 de 1 820 fois le SMIC horaire (ou 151.67 SMIC horaire).
On découpera également l’année en 1/12 en cas de changement de statut ayant un impact sur la réduction (par exemple, passage d’un temps plein à un temps partiel).
Dans certains cas, le SMIC doit être proratisé.
Les horaires d’équivalence
Dans les professions où les horaires d’équivalence sont applicables, le SMIC est corrigé à proportion de la durée inscrite au contrat de travail du salarié rapportée à la durée légale, à condition qu’il s’agisse d’équivalences intégralement rémunérées (par exemple, 43 heures payées 43 heures).
Ainsi, pour d’équivalence de 43 heures intégralement rémunérée, il faut appliquer au SMIC un coefficient de 43 heures / 35 heures.
Si les équivalences ne sont pas intégralement rémunérées, le SMIC ne fait pas l’objet d’ajustement.
Temps partiel, temps plein inférieur à 35 heures, forfait jours
Pour certains salariés, le SMIC est proratisé par le rapport entre la durée du travail inscrite au contrat de travail (hors heures supplémentaires et complémentaires exonérées d’impôt) et la durée correspondant à la durée légale du travail rapportée sur cette période.
Cette règle s’applique :
- aux salariés à temps partiel,
- aux salariés à temps plein, lorsqu’ils sont soumis à une durée collective de travail inférieur à la durée légale,
- aux salariés en forfait annuel en jours inférieur à 218 jours,
- aux salariés dont la durée annuelle du travail est inférieure à 1 607 heures.
Simulation de calcul :
1/ Pour un temps partiel de 30 heures par semaine, le SMIC est proratisé par le rapport 30/35. Pour un temps partiel de 140 heures/mois, on utilise le rapport 140/151.67.
2/ Pour un salarié à temps plein soumis à une durée collective de travail de 32 heures hebdomadaires, le SMIC est proratisé par le rapport 32/35.
3/ Pour un forfait de 210 jours/an, le SMIC est proratisé par le rapport 210/218.
Suspension du contrat de travail avec paiement intégral de la rémunération brute
En cas d’absence du salarié avec maintien de la totalité de la rémunération brute, il convient de retenir le SMIC « habituel », éventuellement proratisé compte tenu de la durée du travail du salarié : temps partiel, etc.
Entrée/sortie en cours d’année, absences avec ou sans maintien partiel de salaire
Une règle unique est désormais retenue pour toutes ces situations.
La fraction mensuelle du SMIC du mois où a lieu l’absence est corrigée par le rapport entre la rémunération brute effectivement versée (non comprises, les IJSS, si le salarié en bénéficie), et celle qui aurait été versée si le salarié avait été présent tout le mois.
Pour ce prorata, il convient d’ignorer les éléments de rémunération qui ne sont pas affectés par l’absence. Sur ce point, on revient donc sur la règle antérieure.
Simulation de calcul :
Dans une entreprise où la durée collective est de 35 heures/semaine, un salarié à temps plein rémunéré sur une base mensuelle de 1 516.67 euros est malade une partie du mois de juin.
Sa rémunération brute soumise à cotisations de juin est de 872.26 euros, compte tenu du salaire de la période travaillée et des indemnités complémentaires de maladie versées par l’employeur et soumises à cotisations.
Il reçoit par ailleurs une prime forfaitaire de vacances de 1 200 euros.
Pour le calcul de la réduction, le SMIC du mois de juin 2011 est égal à 1/12 X 1 820 X SMIC horaire (9 euros) X 872.26/1 516.67, soit 785.03 euros (et non comme auparavant, 1/12 X 1 820 X 9 X 2 072.26/2 716.67 soit 1 041.21 euros.
Situations particulières
On trouve ici les salariés : ceux qui sont en dehors du champ de la mensualisation (salariés saisonniers, intermittents ou temporaires, travailleurs à domicile, etc.) et ceux qui ne sont pas rémunérés en fonction d’une durée du travail (salariés rémunérés à la tâche, au rendement, à la pige ou par un fixe plus une commission, les VRP, etc.).
Aucune précision nouvelle n’est apportée les concernant. Dans l’attente, il semble donc possible de transposer à la réduction annualisée les solutions antérieurement préconisées pour la détermination du SMIC.
Document justificatif du calcul de la réduction Fillon
L’employeur n’a plus l’obligation d’établir et de tenir à jour un document justificatif du calcul de la réduction.
Certains le conserveront, en tant que récapitulatif des réductions appliquées.
La réduction de cotisation Fillon annualisée
Montant de la réduction | Rémunération annuelle brute* x C | |
---|---|---|
Coefficient (règle générale) | Formule de calcul | C = 0.26/0.6 x [(1.6 x SMIC annuel/Rémunération annuelle brute**) – 1] |
Coefficient maximal | C = 0.2600 | |
Coefficient (1 à 19 salariés) |
Formule de calcul |
SMIC annuel = 1 820 x SMIC horaire.
* Brut soumis à cotisations de sécurité sociale, tous éléments compris.
** Brut soumis à cotisations de sécurité sociale, non compris certains éléments (rémunérations des heures supplémentaires et complémentaires dans certaines limites, etc.).
Qu'en pensez vous ?
VIGNERON
Bonjour a tous,
Mon soucis, je suis licencié de mon entreprise suite a un arrêt pour dépression liées a un harcèlement au travail et validé par la médecine du travail, ensuite on m’a proposé un reclassement très éloigné de mon domicile afin évidement… de mieux me licencier !
la, je suis officiellement licencié depuis 2 semaines mais toujours aucun papier ou attestation en retour, et quand j’appelle au siège on me dit que les personnes concernées sont en vacances…
Et à ma GRANDE SURPRISE, le calcul effectué avec ma RH sur le montant d’indemnisation de ma prime de licenciement etc. a été annulé a cause de cette fameuse ANNUALISATION !! et je suis à la place redevable ce que je trouve inadmissible et qui me met dans un gouffre monstre…
EST CE NORMAL ? Merci de m’aider.
BENOIT.
Carmen
Bonjour
Faut-il prendre en compte les indemnités de CP et fin de contrat et dans le calcul du coefficient FILLON ? Ou dans l’application de ce coefficient ?
Merci par avance.
linda
Bonjour,
Quelqu’un aurait-il la nouvelle formule de calcul pour Fillon sur le logiciel paye ?
Merci.
JORLAND
Bonjour,
Les heures supplémentaires inférieures ou égales à 10 heures/mois (soit 37H30/35h par semaine) récupérées en RTT sont-elles à soustraire de la RBA pour le calcul de la réduction FILLON ?
Merci pour votre réponse.
Laëtitia
Bonjour,
Je suis titularisée au sein d’une mairie, ont t-ils le droit de m’annualiser en cours d’année ?!
Merci pour votre réponse.
mary
Bonjour,
Je suis totalement perdue avec tout les lois !
j’ai un CDI de 6h et un autre de 10h et je viens de trouver un CDD de 28h.
Mon patron à dit qu’ il ne pouvait plus me garder si je faisait plus de 35h. Il ma dit que tout ce qui dépasse 35h, c’était en supplément donc il n’en a pas les moyens. J’ai demandé à plusieurs personnes et tout le monde me dit des choses différentes. Qu’en pensez vous?
ADELINE
Bonjour,
Très bien cet article.
Depuis la loi TEPA les HS ne sont plus incluses dans la formule FILLON que ce soit pour le dénominateur ou pour déterminer le nombre d’heures.
En cas d’absence non rémunérée, le coefficient ne doit pas en principe varier c’est pour cela qu’on proratise le nombre d’heures. Essayez de calculer le coefficient Fillon avec l’exemple pour le brut complet et le brut proratisé vous verrez bien.
Hervé ADELINE
BECHARD
Loi Fillon 2011. Détermination du Smic à prendre en compte.
Entrée/sortie en cours d’année, absences avec ou sans maintien partiel de salaire.
Une règle unique est désormais retenue pour toutes ces situations.
La fraction mensuelle du SMIC du mois où a lieu l’absence est corrigée par le rapport entre la rémunération brute effectivement versée (non comprises, les IJSS, si le salarié en bénéficie), et celle qui aurait été versée si le salarié avait été présent tout le mois.
Pour ce prorata, il convient d’ignorer les éléments de rémunération qui ne sont pas affectés par l’absence.
Question : Dans le cas de salariés effectuant des heures supplémentaires, faut-il inclure le montant des heures supplémentaires dans la rémunération à prendre en compte ?
MÊME QUESTION!!!!!!!!!!!!!
auzou
Bonjour,
J’ai exactement la même question, ma comptable me dit que l’on doit mettre ces heures supplémentaires à partir du moment où le contrat de travail indique la durée du travail dans mon cas 38h75 par semaine et que c’est la durée de travail de l’entreprise (« durée contractuelle »).
Mais je ne trouve nul part un texte me l’affirmant et comme je ne trouve pas cela logique étant donné que pour un mois complet sans absence la valeur du SMIC prise en compte est bien 151h67 X 9 € !!!
Et je ne fais plus trop confiance à ce que me dit mon comptable car nous avons eu beaucoup d’erreurs de paie. Par exemple il n’y avait plus de réduction Fillon sur les bulletins des personnes en maladie et qui avaient un maintien de salaire.
Si quelqu’un pouvait nous dire ce qui est vrai …
Merci d’avance.
CLAIREAUX
Loi Fillon 2011. Détermination du Smic à prendre en compte.
Entrée/sortie en cours d’année, absences avec ou sans maintien partiel de salaire.
Une règle unique est désormais retenue pour toutes ces situations.
La fraction mensuelle du SMIC du mois où a lieu l’absence est corrigée par le rapport entre la rémunération brute effectivement versée (non comprises, les IJSS, si le salarié en bénéficie), et celle qui aurait été versée si le salarié avait été présent tout le mois.
Pour ce prorata, il convient d’ignorer les éléments de rémunération qui ne sont pas affectés par l’absence.
Question : Dans le cas de salariés effectuant des heures supplémentaires faut-il inclure le montant des heures supplémentaires dans la rémunération à prendre en compte ou bien le calcul de la proratisation du SMIC se fait6il comme pour les salariés à temps partiel, hors heures supplémentaires ou complémentaires ?
Merci pour votre réponse.