Le 80e congrès de l’Ordre des experts-comptables, qui s’est tenu du 17 au 19 septembre 2025 au Centre de congrès de Lyon Eurexpo, a marqué une étape symbolique et stratégique. En célébrant à la fois les 80 ans de l’ordonnance de 1945 et la transformation profonde de la profession, l’événement a placé au cœur des débats trois thèmes indissociables : facturation électronique 2026, innovation technologique et engagement en faveur de la durabilité. Plus qu’un rendez-vous institutionnel, il s’est affirmé comme une véritable plateforme de réflexion pour redéfinir l’ADN de la profession comptable.
Un congrès stratégique face aux mutations majeures
Les rapporteures de cette édition, Murielle Adagbe Perrin, Valérie Creusot-Rivière, Odile Dubreuil et Jessica Hamon, ont conçu un programme qui dépasse la simple mise à jour réglementaire. Leur ambition : outiller la profession pour anticiper les grandes mutations, accompagner les clients dans leur transition numérique et renforcer le rôle de conseil à haute valeur ajoutée des experts-comptables.
Un thème fédérateur pour une profession en transformation
Sous le slogan « Adaptation, Durabilité & Numérique – Réaffirmons notre ADN », le congrès de Lyon met en avant des valeurs qui ne sont pas seulement une réponse à la digitalisation, mais aussi une vision de long terme pour renforcer le rôle stratégique des cabinets dans l’économie.
La facturation électronique 2026 : une révolution imminente
Le calendrier définitif confirmé
Le déploiement de la facturation électronique 2026 constitue l’échéance la plus déterminante pour 7 millions d’entreprises assujetties à la TVA. Dès le 1er septembre 2026, toutes devront être en mesure de réceptionner des factures électroniques, tandis que les grandes entreprises et ETI auront en plus l’obligation d’émettre et de transmettre un e-reporting. Un an plus tard, PME et micro-entreprises suivront le mouvement, achevant ainsi la généralisation du dispositif.
Une transformation radicale des pratiques comptables
Avec cette réforme, les cabinets mettent fin à la collecte papier, aux ressaisies manuelles et aux vérifications fastidieuses. Les documents en format structuré (Factur-X, CII ou UBL) seront automatiquement reconnus et centralisés, inaugurant une organisation du travail continue et en temps réel. Pour les experts-comptables, cela signifie à la fois une obligation d’accompagnement client dans la mise en conformité et une réorganisation interne autour de flux numériques automatisés.
Intelligence artificielle et data : les nouveaux leviers de performance
L’IA comme catalyseur de mutation
Le congrès souligne le rôle croissant de l’intelligence artificielle dans la transformation de la profession. Automatisation des écritures, détection d’anomalies, anticipation des risques financiers : autant de cas d’usage qui libèrent du temps et ouvrent la voie à un conseil plus stratégique et personnalisé.
La data, un actif stratégique inédit
L’ère de la facturation électronique produit une masse de données précieuses. En les exploitant, les cabinets peuvent proposer des tableaux de bord dynamiques, effectuer des comparaisons sectorielles précises et développer de nouvelles offres de pilotage en temps réel, renforçant leur rôle auprès des TPE-PME.
Durabilité : un nouveau pilier de croissance
Du reporting extra-financier aux missions ESG
Au-delà de la digitalisation, le congrès met en lumière l’émergence des enjeux de durabilité comme un champ de compétences incontournable. Avec la directive européenne CSRD, les experts-comptables sont appelés à auditer, certifier et conseiller sur les données extra-financières, offrant ainsi un relais de croissance et une nouvelle légitimité stratégique.
L’élargissement des compétences professionnelles
Cette évolution impose un renouvellement des savoir-faire, allant de la maîtrise des référentiels ESG à la compréhension des enjeux climatiques. Elle positionne la profession comme acteur clé de la transition écologique et sociale des entreprises.

FAQ : questions essentielles sur la transformation de la profession comptable
Q1 : À quelle date commence l’obligation de facturation électronique ?
La mise en place s’échelonne entre septembre 2026 pour la réception et les grandes entreprises, puis septembre 2027 pour les PME et micro-entreprises.
Q2 : Quels formats seront utilisés pour les factures ?
Les formats normalisés Factur-X, CII et UBL permettront une reconnaissance automatique et un suivi intégré via les plateformes de dématérialisation.
Q3 : Comment les cabinets peuvent-ils se préparer efficacement ?
Il est essentiel d’évaluer la maturité technologique de leurs systèmes, de former les équipes, de réorganiser les processus et de développer de nouvelles offres de conseil numérique.
Q4 : Quel sera l’impact sur les missions traditionnelles ?
La suppression des tâches manuelles libère du temps pour des missions à forte valeur ajoutée : conseil en pilotage, analyse prédictive, stratégie responsable.
Q5 : Quelles opportunités commerciales en découlent ?
Audits ESG, accompagnement digital, reporting extra-financier et conseil en performance deviennent des relais de croissance pour les cabinets.
Q6 : Comment intégrer la durabilité dans l’offre ?
En proposant des missions de mise en conformité avec la CSRD, en développant une expertise climat et en auditant les données extra-financières.
Q7 : Quel rôle joue l’intelligence artificielle dans cette évolution ?
L’IA est un accélérateur : elle automatise, fiabilise et enrichit le travail d’analyse pour offrir un conseil toujours plus stratégique.
Facturation électronique 2026 : la profession face à ses zones d’ombre
Si l’application progressive de la facturation électronique est désormais calée dans le calendrier, une question subsiste : tous les cabinets et entreprises seront-ils réellement prêts au 1er septembre 2026 ? Selon une enquête publiée par l’Ordre en 2024, moins de 38 % des experts-comptables se considèrent « mûrs technologiquement ». Ce chiffre met en évidence un décalage important entre l’exigence réglementaire et le niveau de préparation réelle, notamment chez les petites structures qui manquent parfois de ressources humaines ou financières pour investir dans de nouveaux logiciels.
Autre manque identifié : la pédagogie auprès des clients. Beaucoup de dirigeants de TPE, particulièrement dans l’artisanat ou l’hôtellerie-restauration, pensent encore que l’obligation ne concerne que les grandes entreprises. Ce décalage de perception retarde les investissements nécessaires et peut fragiliser leur capacité d’adaptation.
Conséquences d’une préparation insuffisante
Si les cabinets ne comblent pas ce retard, les conséquences peuvent être nombreuses : perte de compétitivité, surcharge de travail en fin de période de transition, voire sanctions pour leurs clients en cas de non-conformité. Pourtant, répondre à ces faiblesses offre aussi des opportunités stratégiques : un cabinet qui complète son offre avec un accompagnement pragmatique sur la « facturation électronique 2026 » pourra immédiatement se différencier sur le marché et fidéliser ses clients.
| Échéance | Obligation | Entreprises concernées |
|---|---|---|
| 1er septembre 2026 | Réception obligatoire de factures électroniques | Toutes entreprises assujetties à la TVA |
| 1er septembre 2026 | Émission (GE/ETI) + e-reporting | Grandes entreprises et ETI |
| 1er septembre 2027 | Émission + e-reporting | PME et micro-entreprises |
Les bénéfices attendus d’une mutation assumée
Au-delà des contraintes, la digitalisation accélérée des flux financiers peut libérer un potentiel considérable. Selon une étude de la Commission européenne, l’adoption généralisée de la facturation électronique permettrait une économie moyenne de 5 à 12 euros par facture. Multipliée par des millions de pièces traitées chaque mois, cette économie se traduit en centaines de millions d’euros au niveau national.
L’autre impact majeur est la fiabilité accrue des données : moins d’erreurs de saisie, meilleure traçabilité et production quasi immédiate d’indicateurs financiers. Cela ouvre la porte à des services de pilotage en temps réel, autrefois réservés aux grandes structures.
La montée en puissance de la durabilité
Un autre bénéfice stratégique réside dans la convergence entre numérique et durabilité. La digitalisation contribue mécaniquement à réduire l’usage du papier et à rationaliser la consommation énergétique liée aux flux physiques. Mais elle facilite aussi la collecte d’indicateurs extra-financiers, cruciaux pour répondre à la directive CSRD. Là encore, le cabinet qui saura transformer cette contrainte en levier de conseil gagne en pertinence et en légitimité.
Trois questions qui agitent encore la profession
Première interrogation fréquente : comment amortir le coût initial des investissements logiciels et matériels ? La réponse se situe dans la projection de retour sur investissement. Un cabinet de 15 collaborateurs estime qu’il économisera, dès la deuxième année, plus de 400 heures de saisie manuelle, soit l’équivalent de deux équivalents temps plein redéployés vers des missions facturées à plus forte valeur ajoutée.
Deuxième inquiétude : l’IA viendra-t-elle remplacer les experts-comptables ? Le congrès a insisté sur ce point : l’IA remplace des tâches mais pas l’expertise ni le rôle de tiers de confiance. La réalité est claire, les cabinets devront intégrer ces outils, tout comme les calculatrices ont remplacé la règle à calcul dans les années 70, sans pour autant rendre inutile le métier.
Enfin, beaucoup se demandent : la durabilité est-elle un effet de mode ou une exigence pérenne ? Avec l’entrée en vigueur progressive des normes européennes sur le reporting extra-financier (CSRD, Taxonomie verte), la réponse est évidente : la durabilité n’est pas optionnelle. Elle devient un nouveau terrain de croissance pour la profession.
Une transition numérique et durable comme projet collectif
Le 80e congrès de Lyon ne se contente pas de dresser un état des lieux : il fixe un cap. La profession comptable se trouve à la croisée de trois révolutions — la facturation électronique 2026, l’essor de l’intelligence artificielle et la généralisation des obligations ESG. Ensemble, ces transformations redéfinissent les contours du cabinet comptable moderne.
Cette mutation exige certes des investissements, du temps et une remise en question de certains réflexes. Mais elle porte en elle des bénéfices durables : de nouvelles opportunités de conseil, un rôle renforcé auprès des entreprises, et la possibilité de réaffirmer ses valeurs de transparence, de fiabilité et d’utilité sociale. Autrement dit, loin d’un virage subi, cette évolution constitue une chance historique de replacer l’expert-comptable au centre de la transition numérique et responsable de l’économie française.
Chiffres clés et ambiance
- Près de 8 900 inscrits, 310 partenaires dont 68 nouveaux, 150 intervenants ; ambiance à la fois festive, prospective et studieuse, avec une mise en scène futuriste pour la plénière d’ouverture.
- Double célébration : 80e édition du congrès et 80 ans de l’ordonnance du 19 septembre 1945, texte fondateur de la profession.
Thèmes majeurs et conférences structurantes
Trois grands piliers ont structuré le programme, matérialisés par l’acronyme ADN :
- « Adaptation » : mutations réglementaires, technologiques et concurrentielles ;
- « Durabilité » : stratégie, pérennité et responsabilité sociale ;
- « Numérique » : digitalisation, facture électronique et intelligence artificielle.
Les principales conférences ont porté sur : la réforme de la facture électronique (état des lieux, pilotes, outils d’accompagnement), les nouveaux modèles de cabinets (offre, relation client, capital humain) et l’intégration de l’IA (efficacité, process, sécurisation des données, cybersécurité). Douze ateliers profession ont proposé des méthodologies concrètes (facturation électronique, IA, valorisation RH, stratégie, transmission…).
Annonces et initiatives marquantes
- Lancement d’Expert ID, nouvelle identité numérique des experts-comptables.
- Déploiement d’une campagne nationale sur la facturation électronique (soutien DGFiP confirmé).
- Cybersécurité et outils innovants : présentation de GenIA-L, IA dédiée au juridique et fiscal (tests en atelier).
- Accompagnement renforcé des TPE-PME, avec un focus sur la région AURA.


Célébration des 80 ans de la profession
- Espace d’exposition et expériences immersives : 8 décennies de transformation (animations, jeux, VR, récits).
- Séquences plénières autour de la devise « science, conscience, indépendance ».
- Cérémonie officielle le 19 septembre avec élus, responsables publics et leaders économiques.
Actions et perspectives
- Transformer contraintes réglementaires et technologiques en leviers de performance.
- Prolongement digital via Fuzexperts.tv ; questionnaire à venir pour préparer l’édition 2026 (Paris).
- Anticiper les nouveaux défis et réaffirmer le rôle stratégique de la profession dans une économie en tension et en mutation. [2][4]
Points de contact et web
- Actes du Congrès : téléchargeables sur Comptexpert.
- Archives, récits, vidéos : site des 80 ans et Fuzexperts.tv.
Comment préparer son cabinet à la facturation électronique 2026
- Évaluer la maturité numérique (outils, processus, sécurité).
- Former les équipes (formats Factur-X/CII/UBL, nouveaux flux, cybersécurité).
- Planifier les investissements (logiciels certifiés, interconnexions plateformes).
- Accompagner les clients TPE-PME (diagnostic, plan d’action, support).
Conclusion et perspectives
Le 80e Congrès des experts-comptables a célébré une profession fière de son passé et résolument tournée vers l’avenir. Entre facturation électronique 2026, intelligence artificielle et durabilité, la profession confirme son rôle stratégique aux côtés des entreprises.
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