Un financement correct est l’une des conditions de pérennité de votre future entreprise. C’est pourquoi il est essentiel d’identifier les différentes ressources financières adaptées à vos besoins.

Les ressources financières durables

On distingue 2 catégories de ressources durables :

  • les capitaux propres, composés de vos apports personnels et de ceux de vos associés, ainsi que les primes ou subventions d’investissements éventuelles.
  • les emprunts à moyen ou long terme.

L’épargne personnelle

Un apport personnel est indispensable pour :

  • inspirer confiance aux tiers.
  • autofinancer certains besoins durables écartés par les banques : frais d’établissement, investissements incorporels autres que le fond de commerce, 30% du prix des investissements physiques, et souvent le besoin en fond de roulement…

Grâce à la loi pour l’initiative économique, si vous êtes titulaire d’un PEA (Plan d’Epargne en Actions) depuis moins de cinq ans, vous pouvez utiliser une partie de votre épargne, sans perdre les avantages fiscaux acquis, à condition d’affecter les sommes ainsi retirées au financement de votre création d’entreprise dans un délai de trois mois.

En outre, vous pouvez utiliser votre épargne-logement pour financer votre local commercial ou professionnel, dès lors qu’il comporte également votre habitation principale.

Trois solutions sont possibles si votre entourage accepte d’apporter son aide.

Le prêt entre particuliers : surtout éviter le « main à la main ». Rédigez un contrat de prêt et faites-le enregistrer auprès du centre des impôts. Le contrat doit spécifier les noms et coordonnées des parties, le montant, le rythme de remboursement et le cas échéant le taux pratiqué.

Le don : les donations sont exonérées de droits jusqu’à 30 000 euros en faveur des enfants et petits-enfants qui créent leur entreprise. Les dons familiaux sont exonérés de droits d’enregistrement à hauteur de 30.000 euros s’ils sont destinés à la création ou à la reprise d’une entreprise.

La souscription au capital de la société

Partenaire incontournable de l’entreprise, le banquier doit être séduit et surtout convaincu.

  • ayez un bon dossier : complet, précis, concis, soigné et vendeur
  • soyez crédible en maîtrisant toutes les options du plan d’affaire, en particulier les concepts : BFR, compte de résultat, plan de financement,plan de trésorerie, etc.
  • préparez la négociation et entraînez-vous plusieurs fois à bien présenter oralement votre projet.

En cas de crainte sur l’obtention du crédit à cause de garanties trop faibles, n’hésitez pas à prendre l’initiative de rechercher une prise en charge du risque auprès d’un dispositif de garantie.

Quoiqu’il en soit, agissez habilement de manière à apparaître comme « un créateur qui sort de l’ordinaire »…

Suivez l’actualité économique et bancaire

Les campagnes de publicité des banques, sur leur identité ou sur leurs formules de crédit, peuvent vous permettre d’avoir une première idée des orientations qu’elles prennent et des opportunités qui peuvent s’ouvrir pour vous et votre projet. Vous pouvez compléter cette approche par une lecture plus approfondie de la presse sur le secteur bancaire.

Préparez votre projet avec professionnalisme

Avoir un excellent dossier est, bien sûr, un des facteurs de réussite dans la négociation avec la banque.

Il ne s’agit pas de faire un monument rédactionnel, la plupart des dossiers ne devraient comporter qu’une trentaine de pages, en dehors des annexes (extraits d’études ou de documents  justificatifs, copies de courriers, devis, etc.).

Choisissez les agences bancaires à solliciter

Il existe encore dans les banques de spécificités ou des compétences particulières.

A titre d’exemple, certains établissements ont une vraie culture du secteur de l’artisanat, d’autres connaissent très bien celui des industries agro-alimentaires ou de l’édition. D’autres encore financent plus particulièrement la franchise, etc.

Un projet quelque peu sous capitalisé mais très bien préparé peut avoir plus de chance avec une banque connaissant particulièrement bien le secteur.

I – Le prêt à la création d’entreprise (PCE)

Le PCE concerne les entreprises en création. Il est compris entre 2 000 et 7 000 euros, obligatoirement accompagné d’un concours bancaire à moyen ou long terme de montant compris entre deux et trois fois le montant du PCE et sans pouvoir excéder 24 000 euros. Ses caractéristiques sont libres et dépendent de la banque.

Le PCE finance en priorité les besoins immatériels de l’entreprise (fonds de roulement, frais de démarrage) mais peut également financer la reprise d’un fond de commerce.

L’ensemble des ressources mise en oeuvre au titre du programme représenté ne doit pas excéder 45 000 euros : prêt bancaire, prêt à la création d’ entreprise, apport personnel du chef d’entreprise, prêt d’honneur…

La durée du prêt est fixée à 5 ans, avec un différé de remboursement de 6 mois. Ce prêt est accordé sans garantie, ni caution personnelle (il bénéficie de l’intervention OSEO-SOFARIS, qui garantit à hauteur de 70% le prêt accordé par la banque commerciale, du soutien de l’État et de la garantie de la Caisse des Dépôts et des Consignations).

Rénovation du prêt participatif

La loi en faveur des PME étend aux entreprises individuelles la possibilité pour un créancier de percevoir une rémunération composée d’une part fixe et d’une part variable en fonction des bénéfices réalisés. De plus, certaines associations de micro-crédit pourront désormais accorder ces prêts.

II – Les prêts d’honneur

Il s’agit d’un crédit à moyen terme, d’une durée comprise entre 2 et 5 ans, octroyé à la personne même du créateur et quelque fois au repreneur, sans demande de garanties personnelles ou réelles.

Le prêt d’honneur a vocation de conforter, voire remplacer l’apport du créateur et jouer à chaque fois que c’est possible un effet de levier pour l’obtention d’un financement bancaire complémentaire. Selon l’organisme distribuant ce genre de soutien financier, les critères de recevabilité concernant le porteur du projet peuvent varier. Chaque dispositif financier de prêts d’honneur a pour vocation de privilégier un ou plusieurs types de projets de création d’entreprise, comme par exemple :

  • les micro-projets permettant la réinsertion économique de personnes en difficulté
  • les projets en milieu rural
  • les projets à vocation sociale ou écologique
  • les petits projets à potentiel
  • les projets à contenu technologique, etc.

La plupart du temps, il y a également un critère géographique lié au périmètre d’intervention de l’organisme distributeur (qui est souvent une association créée pour favoriser le développement économique local). Selon les possibilités, les orientations économiques de l’organisme distributeur et la nature du projet, les montants des prêts peuvent être variables ( de 500 à 45.000 euros).

Toutefois, certains accordent de sprêts d’honneur pouvant atteindre 30.490 euros, voire plus, quand ils ne se consacrent qu’à des projets ayant de fortes perspectives de développement.

Les principaux organismes auxquels vous pouvez vous adresser sont le suivants :

  • France initiative réseau (FIR) – 14, rue Delambre – 75014 Paris – Téléphone : 01 40 64 10 20 – www.fir.asso.fr
  • Réseau entreprendre – 50, bd du Général de Gaulle – 59100 Roubaix – Téléphone : 03 20 66 14 66 – www.reseau-entreprendre.org
  • Association pour le droit à l’initiative économique (ADIE) – 4, bd Poissonnière – 75009 Paris – Téléphone 01 56 03 59 00 – www.adie.org
  • France Active – 37, rue Bergère – 75009 Paris – Téléphone 01 53 24 26 26 – www.franceactive.org

III – Relèvement des plafonds de la réduction d’impôts pour souscription au capital des PME

Vos proches peuvent bénéficier de réductions d’impôts sur le revenu en participant au capital de votre société. La réduction est égale à 25% des versements effectués.

La loi pour l’initiative économique e relevé les plafonds  des versements à :

  • 20 000 euros pour un célibataire
  • 40 000 euros pour un couple marié

Le montant maximal annuel de réduction d’impôts passe donc respectivement à 5 000 euros ou 10 000 euros par an. Cette mesure s’applique aux versements réalisés à compter du 1er janvier 2003.

IV – Création des fonds d’investissement de proximité (FIP)

  • Prévus dans le loi pour l’initiative économique, ces fonds ont pour objet de mobiliser, sur un territoire donné, l’épargne de particuliers sensibilisés à la bonne santé des entreprises locales et incités à souscrire à ce fonds grâce à des dispositions fiscales avantageuses :
  • les souscriptions de parts réalisées jusqu’au 31 décembre 2010 donneront suite à une réduction d’impôt sur le revenu à concurrence de 25% de leur montant dans les limites annuelles de 12 000 euros pour les contribuables, et de 24 000 euros pour le scontribuables mariés soumis à imposition commune.
  • les titulaires de parts de FIP bénéficieront, comme tout détenteur de parts de FCPR, de l’éxonération fiscale sur le sproduits générés par ces fonds (dividendes, plus-values) à condition de conserver les parts au minimum 5 ans.
  • les FIP permettront à des PME de qualité, locales ou régionales, d’obtenir les capitaux nécessaires à leur création ou à leur développement.