À partir de septembre 2025, le dispositif de bonus-malus chômage 2025 entre dans une nouvelle phase qui va directement influencer la facture sociale des employeurs. Pensé pour responsabiliser les entreprises dans leur usage des contrats courts, ce mécanisme de modulation des cotisations connaîtra entre 2025 et 2026 des ajustements notables. Comprendre ces évolutions est essentiel pour anticiper les coûts, adapter sa stratégie RH et sécuriser sa compétitivité.
Le fonctionnement du bonus-malus chômage 2025
Un principe de modulation simple
Le dispositif s’applique aux entreprises de plus de 11 salariés appartenant à certains secteurs caractérisés par un fort recours aux contrats courts. Chaque année, l’URSSAF ou France Travail compare le taux de « séparations » de l’entreprise (nombre de fins de contrats rapporté à l’effectif) avec le taux médian de son secteur. Selon la position par rapport à ce taux, l’entreprise voit sa cotisation d’assurance chômage diminuer (bonus) ou augmenter (malus).
Secteurs concernés par le dispositif
En 2025, sept grands secteurs restent concernés, notamment l’agroalimentaire, l’hébergement-restauration, les transports et entreposage, la production et distribution d’eau et déchets, la fabrication de produits plastiques et caoutchouc, le travail du bois et du papier, ainsi que certaines activités spécialisées et techniques.
Nouveautés de septembre 2025
Début du quatrième cycle de modulation
Le 1er septembre 2025 marque le démarrage de la quatrième période de modulation qui s’étendra jusqu’à fin février 2026. Les taux sectoriels médians de séparation sont recalculés et serviront de nouvelles références pour fixer les contributions des entreprises.
Allègement du taux de base et nouvelle formule
Depuis mai 2025, le taux de cotisation d’assurance chômage est abaissé à 4 % (contre 4,05 % auparavant). Corrélativement, la formule de calcul du taux modulé est ajustée, afin de maintenir un équilibre entre effet incitatif et soutenabilité pour les employeurs.
Perspectives de mars 2026
Réduction du champ d’application
À partir du 1er mars 2026, le dispositif sera recentré : le secteur « bois-papier-imprimerie » sortira du périmètre applicable. Ce recentrage traduit la volonté des pouvoirs publics de cibler davantage les usages abusifs de contrats très courts.
Une méthode de calcul plus fine
La grande nouveauté de 2026 concernera la définition du taux de séparation : seules les fins de contrat de moins de trois mois seront prises en compte. De plus, certaines ruptures (saisonniers, inaptitudes, fautes graves) seront exclues des décomptes, pour mieux distinguer les pratiques ponctuelles de la gestion durable de l’emploi.
Comparaisons sectorielles adaptées
La comparaison entre entreprises s’effectuera à un niveau plus granulaire, en s’appuyant sur les sous-secteurs homogènes. Cette évolution permettra de limiter les distorsions et d’assurer une évaluation plus juste entre acteurs comparables.
Questions fréquentes (FAQ)
Comment savoir si mon entreprise est concernée ?
Toutes les structures de 11 salariés et plus relevant des secteurs fixés par décret sont intégrées automatiquement dans le dispositif. L’URSSAF ou France Travail notifie chaque entreprise à la fin août.
Quand les nouveaux taux s’appliquent-ils ?
Les taux modulés s’appliquent chaque année au 1er septembre, sur la base des séparations observées durant la période de référence précédente.
Quels types de contrats impactent le taux de séparation ?
Jusqu’à février 2026, toutes les fins de contrats classiques sont comptabilisées. À partir de mars 2026, seules celles de moins de trois mois seront retenues, hors exclusions spécifiques.
Une entreprise peut-elle contester sa cotisation modulée ?
Oui, en cas de désaccord sur les données de calcul, une réclamation peut être adressée à l’organisme notificateur avec pièces justificatives à l’appui.
Que se passe-t-il si l’entreprise change de secteur d’activité ?
En cas de changement de classification, l’entreprise est rattachée au nouveau secteur correspondant et bénéficie du taux de base si celui-ci sort du champ d’application du dispositif.

Manques identifiés dans l’approche actuelle du bonus-malus chômage
Si la première vague d’explications a permis de poser les bases du dispositif, plusieurs éléments clés restent encore sous-estimés dans la compréhension des employeurs. Le périmètre sectoriel réellement impacté, la mécanique de calcul post-2026 et la gestion des notifications sont souvent mal appréhendés. Ces zones grises expliquent pourquoi certaines entreprises continuent d’anticiper à l’aveugle leurs coûts de main-d’œuvre plutôt que de s’appuyer sur des données consolidées.
En pratique, une enquête de la Dares a révélé en 2024 que 38% des PME de plus de 50 salariés ignoraient encore si elles appartenaient à l’un des sept secteurs concernés. Ces lacunes d’information accentuent la difficulté d’anticiper l’évolution de la contribution chômage.
L’importance cruciale d’un suivi sectoriel
Au-delà du simple affichage réglementaire, comprendre les taux médians de séparation par secteur permet d’identifier sa position relative face à la concurrence. Par exemple, une entreprise de restauration avec un taux de séparation inférieur de 20% au médian sectoriel se verra appliquer un bonus capable de réduire sa facture annuelle de cotisations de près de 15 000 € sur un effectif de 100 salariés. À l’inverse, une mauvaise anticipation peut transformer cet avantage en perte sèche.
Résultats attendus des réformes 2025-2026
L’enjeu global de ces ajustements est double : responsabiliser davantage les structures abusant de contrats courts et valoriser celles qui investissent dans la fidélisation de leurs collaborateurs. En affinant le dispositif autour des contrats inférieurs à 3 mois dès mars 2026, le gouvernement espère réduire de 25% la part de missions précaires comptabilisées dans les statistiques de l’Unédic.
Les entreprises qui intégreront ces paramètres dans leur stratégie de gestion des ressources humaines pourront non seulement diminuer leurs charges, mais aussi améliorer leur marque employeur dans un marché du travail de plus en plus concurrentiel. Attirer et retenir les talents devient un avantage aussi financier que réputationnel.
Comparaison des impacts financiers par scénario type
| Scénario | Taux modulé | Effet sur masse salariale 2M€ |
|---|---|---|
| Entreprise vertueuse (ratio de séparation = 80%) | 3,71% | – 5 800 € par an |
| Entreprise dans la moyenne sectorielle (ratio = 100%) | 3,99% | Équilibre, coût stable |
| Entreprise à fort turnover (ratio = 150%) | 4,73% | + 14 600 € par an |
Questions récurrentes autour du dispositif
Les contrats saisonniers continueront-ils à influencer le taux ?
Non, à compter de mars 2026, les contrats saisonniers seront définitivement exclus du calcul, une décision saluée par les secteurs viticole et agricole où les pics d’activité font partie intégrante du cycle économique. Cette mesure vise à rétablir une équité entre activités non comparables.
Un petit établissement lié à un grand groupe est-il protégé ?
Chaque entité juridique est traitée de manière isolée, quel que soit son rattachement capitalistique. Ainsi, une filiale de 20 salariés dans la restauration sera évaluée sur ses propres données, indépendamment du reste du groupe. Cela peut ouvrir des opportunités d’optimisation en internalisant certaines fonctions RH et administratives.
Peut-on prévoir son taux modulé en amont ?
Oui, mais seulement via une simulation précise en intégrant les fins de contrats prévues dans l’année civile. Plusieurs cabinets RH proposent aujourd’hui des simulateurs permettant une prévision annuelle. Toutefois, l’incertitude demeure jusqu’à la notification officielle de l’URSSAF, envoyée fin août. Cela impose une vigilance continue.
Anticiper aujourd’hui pour réduire demain
Le mécanisme du bonus-malus chômage 2025-2026 s’inscrit désormais comme une ligne budgétaire incontournable de la masse salariale. Pour les entreprises, l’inaction revient à subir un coût structurel évitable, tandis que l’engagement vers des pratiques plus stables ouvre à des économies tangibles.
Au croisement des politiques RH et financières, ce dispositif incarne l’une des rares réformes où la rigueur de gestion et la responsabilité sociale convergent. La période 2025-2026 doit donc être pensée comme une phase d’ajustement stratégique, permettant de transformer une contrainte réglementaire en levier de compétitivité durable.
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