En France, seuls les salariés bénéficient des congés payés. Les travailleurs non salariés et les professions indépendantes, qui n’ont ni patron ni salaire, n’ont pas de ressources quand ils ne travaillent pas.

Le régime légal des congés payés correspond aux avantages minimaux accordés aux salariés, en l’absence d’accords collectifs ou de conventions plus favorables. Il est défini par la loi, mais dans de nombreuses entreprises, les salariés peuvent bénéficier de dispositions plus favorables issues de conventions collectives, d’accords collectifs, ou de pratiques et usages internes.

Rien n’empêche non plus un employeur d’accorder des avantages spécifiques à son personnel. Le régime légal correspond donc aux avantages minimaux accordés aux salariés d’une entreprise.

Une obligation légale

L’employeur ne peut priver le salarié de congés payés. Le salarié est en contrepartie théoriquement obligé de les prendre.

Rien n’empêche légalement le salarié de continuer à travailler au sein de l’entreprise pendant ses congés, mais il percevra alors sa rémunération normale, sans aucune indemnité supplémentaire. Les jours de congé ainsi non pris sont irrémédiablement perdus et ne peuvent pas être reportés sur l’année suivante.

En revanche, le travail rémunéré chez un autre employeur pendant la période de congés est strictement interdit : cela constitue un motif réel et sérieux de licenciement.

La durée des congés

Au préalable, il est important de définir deux notions :

  • Jours ouvrables : jours travaillés dans l’entreprise, généralement du lundi au samedi
  • Jours ouvrés : jours réels d’ouverture de l’entreprise, généralement du lundi au vendredi

La durée légale du congé annuel en France est de cinq semaines. Chaque salarié bénéficie ainsi de 5 semaines de congés payés, quelle que soit la répartition des jours de travail dans la semaine. Il est conseillé aux employeurs de veiller à ce qu’aucun salarié ne se voie décompter plus de 5 fois le jour ouvrable non travaillé (généralement le samedi).

Dans le système de calcul « des jours ouvrables », les congés s’acquièrent à raison de 2,5 jours ouvrables par mois de travail effectif, dans la limite de 30 jours par an. Un mois de travail effectif correspond à 4 semaines de travail. Le nombre de jours de congés est toujours arrondi à l’unité supérieure.

Dans le système de décompte « des jours ouvrés », chaque salarié acquiert 2,08 jours de congés par mois de travail effectif, dans la limite de 25 jours par an. Ce système ne doit pas être moins favorable que celui des jours ouvrables.

L’entreprise choisit l’une de ces deux méthodes et l’applique à tous les salariés.

La période de référence pour le calcul des congés va du 1er juin de l’année précédente au 31 mai de l’année en cours.

Le salarié doit justifier d’au moins dix jours de travail effectif, continu ou discontinu, dans l’entreprise pour bénéficier de congés payés. Aucun congé n’est dû pour une durée inférieure, sauf pour les titulaires d’un CDD, les travailleurs temporaires et les bénéficiaires du chèque-service.

À l’exception des jours fériés chômés, les absences (maladie, chômage partiel, grève) ne sont pas comptabilisées dans le temps de travail ouvrant droit aux congés payés. En revanche, sont pris en compte : le temps de formation, tous les congés payés (y compris pour événements familiaux), les absences pour maladie professionnelle ou accident du travail, les repos compensateurs, le congé maternité.

Les congés maladie de courte durée (moins de quatre semaines) ne sont pas comptabilisés dans le temps de travail, mais cela ne change rien au résultat final, car le décompte s’effectue par période de 4 semaines.

Les absences pour maladie

Si un salarié tombe malade pendant ses congés, il n’a droit à aucun jour supplémentaire. La même règle s’applique en cas de congé maternité pendant cette période.

Les jours de maladie intervenant pendant les congés ne sont pas comptabilisés dans le temps de travail.

Si la maladie survient avant le premier jour de congé, le salarié pourra reporter les jours de congé non pris, à condition de reprendre le travail avant la fin légale de la période de congés payés (31 octobre). L’employeur peut imposer la prise de ces jours avant cette date. Si la reprise a lieu après le 31 octobre, la durée de maladie est « perdue » : aucun jour supplémentaire n’est accordé.

Le décompte des congés

Le décompte des congés se fait en « jours ouvrables » et inclut donc le samedi. Toutefois, le premier jour de congé ne compte pas si le salarié ne travaille pas ce jour-là.

Les jours fériés chômés ne sont pas déduits des congés. Les journées de « ponts » sont comptabilisées, même si l’entreprise est fermée, tout comme les jours fériés travaillés.

L’article L. 3141-5 du Code du travail prévoit que certaines absences sont assimilées à du temps de travail effectif pour l’acquisition des congés :

  • Congés pour maternité (le congé paternité et le congé d’adoption sont assimilés au congé maternité)
  • Congés pour événements familiaux (naissance, mariage, décès, etc.)
  • Congés de formation professionnelle
  • Absences pour accident du travail et maladie professionnelle (dans la limite d’un an)
  • Périodes de maintien ou de rappel sous les drapeaux, journée d’appel de préparation à la défense

Les dates de congés

La période de congé est fixée par la convention collective ou par l’employeur, et doit obligatoirement inclure la période du 1er mai au 31 octobre.

L’ordre et les dates des départs sont fixés par l’employeur, après consultation des représentants du personnel. L’employeur doit tenir compte des contraintes familiales des salariés. Les conjoints ou partenaires de PACS travaillant dans la même entreprise ont droit à des congés simultanés.

Une prise de congé sans l’accord de l’employeur, un départ prématuré ou un retour tardif sont des motifs réels et sérieux de licenciement. Les dates de congés doivent être communiquées au moins un mois à l’avance et ne peuvent plus être modifiées passé ce délai.

La durée du congé des salariés à temps partiel est calculée selon les mêmes modalités que pour les salariés à temps plein. Le nombre d’heures travaillées par jour n’intervient pas.

Le fractionnement des congés

Un salarié ne peut pas prendre plus de 24 jours ouvrables consécutifs de congé. La « cinquième semaine » doit donc être prise séparément.

Le fractionnement des congés, qui exige l’accord écrit du salarié, obéit à des règles précises. Si la durée du congé ne dépasse pas douze jours, il ne peut être fractionné. Le salarié doit prendre au moins douze jours de congé continu entre le 1er mai et le 31 octobre.

Les congés pris en dehors de cette période, à l’exception de la cinquième semaine, donnent droit à des jours supplémentaires :

  • Deux jours supplémentaires si le congé hors période dépasse six jours
  • Un jour supplémentaire s’il est compris entre trois et cinq jours

Ces jours supplémentaires sont dus, que le fractionnement soit à l’initiative du salarié ou de l’employeur. En pratique, le salarié qui demande un fractionnement pour convenances personnelles renonce souvent à ces jours supplémentaires.

Indemnisation du congé

Pour le calcul de l’indemnisation des congés payés, on utilise soit la règle du maintien du salaire, soit la règle du dixième. Il faut retenir la méthode la plus favorable au salarié.

La règle du dixième : on retient le montant des salaires perçus pendant la période d’acquisition des congés (hors primes exceptionnelles, 13e mois non constant, etc.). Le montant obtenu est multiplié par 1/10 pour obtenir l’indemnisation totale.
Exemple : Un salarié perçoit 1 400 € brut par mois et a travaillé toute la période de référence. Il bénéficie de 30 jours de congés.
Indemnité = (1 400 × 12) × 1/10 = 1 680 €, soit 56 € par jour ouvrable de congé (1 680 / 30).

La règle du maintien de salaire : le salarié doit percevoir une indemnisation au moins égale à ce qu’il aurait perçu s’il avait travaillé. On prend pour référence le salaire de la période précédant le départ en congé (souvent le mois de la prise effective de congé).

Il convient de faire les deux calculs et de retenir la méthode la plus avantageuse pour le salarié, pour l’ensemble des congés relatifs à une période. La régularisation s’effectue généralement lors du solde.

La méthode du dixième est en principe plus favorable, sauf en cas d’augmentation significative du salaire.

Au bulletin de salaire, l’absence pour congés payés est déduite du salaire, l’indemnité est ajoutée. Pour simplifier, l’administration admet que l’entreprise n’affiche pas la diminution et l’indemnité si la règle du maintien est appliquée, à condition de le mentionner.

Le bulletin de salaire doit indiquer le nombre de jours de congés payés pris et le solde restant.

Si un salarié quitte l’entreprise avant d’avoir pris tous ses congés payés (démission, licenciement, etc.), ceux-ci sont versés sous forme d’indemnité compensatrice pour congés non pris.

FAQ sur les congés payés

Q : Qui a droit aux congés payés en France ?
Tout salarié bénéficie de congés payés, quel que soit son contrat (CDI, CDD, intérim) ou son temps de travail (temps plein ou partiel). Ce droit est ouvert dès l’embauche, sous réserve des règles de détermination de la période de prise des congés et de l’ordre des départs fixés par l’entreprise.

Q : Combien de jours de congés payés un salarié acquiert-il chaque année ?
Chaque salarié acquiert 2,5 jours ouvrables de congés payés par mois de travail effectif, soit 30 jours ouvrables (ou 5 semaines) pour une année complète. En jours ouvrés, cela correspond à 2,08 jours par mois, soit 25 jours par an.

Q : Les salariés à temps partiel ont-ils le même nombre de jours de congés payés ?
Oui, les salariés à temps partiel acquièrent le même nombre de jours de congés payés que les salariés à temps plein. Seule la rémunération pendant les congés est calculée au prorata du temps de travail.

Q : Quelles absences sont prises en compte pour l’acquisition des congés payés ?
Sont assimilées à du temps de travail effectif : les congés maternité, paternité, d’adoption, les absences pour accident du travail ou maladie professionnelle (dans la limite d’un an), les congés pour événements familiaux, les congés de formation professionnelle, les repos compensateurs, et certaines périodes d’activité partielle.

Q : Peut-on acquérir des congés payés pendant un arrêt maladie ?
Oui, le salarié acquiert des congés payés pendant un arrêt maladie d’origine professionnelle (accident du travail, maladie professionnelle) dans la limite d’un an. Pour un arrêt maladie d’origine non professionnelle, seuls certains jours peuvent être pris en compte selon la législation en vigueur.

Q : Peut-on prendre ses congés payés dès la première année de travail ?
Oui, il est possible de prendre des congés payés la première année, même si tous les droits ne sont pas encore acquis. On parle alors de congés anticipés, sous réserve de l’accord de l’employeur.

Q : Qui décide des dates de congés payés ?
La période de prise des congés est fixée par l’employeur ou la convention collective, en incluant obligatoirement la période du 1er mai au 31 octobre. L’ordre des départs est déterminé par l’employeur, qui doit tenir compte de certaines situations familiales et informer les salariés au moins un mois à l’avance.

Q : Peut-on prendre des congés sans l’accord de l’employeur ?
Non, il est obligatoire d’obtenir l’accord de l’employeur avant de partir en congé. Un départ sans autorisation constitue une absence injustifiée et peut entraîner une sanction disciplinaire, voire un licenciement pour cause réelle et sérieuse.

Q : Que se passe-t-il si les congés payés ne sont pas pris avant la fin de la période de référence ?
En principe, les congés non pris sont perdus, sauf cas particuliers (maladie, congé maternité, force majeure) où ils peuvent être reportés. En cas de rupture du contrat de travail, les congés non pris donnent lieu à une indemnité compensatrice.

Q : Comment sont indemnisés les congés payés ?
L’indemnité de congés payés est calculée selon la règle du maintien du salaire ou celle du dixième de la rémunération brute annuelle. L’employeur doit appliquer la méthode la plus avantageuse pour le salarié.

Q : Un salarié peut-il refuser de prendre ses congés payés ?
Non, le salarié a l’obligation de prendre ses congés payés. L’employeur doit veiller à ce que les congés soient effectivement pris avant la fin de la période de référence.

Q : Peut-on fractionner ses congés payés ?
Oui, il est possible de fractionner ses congés, mais le salarié doit prendre au moins 12 jours ouvrables consécutifs entre le 1er mai et le 31 octobre. Le fractionnement peut donner droit à des jours de congés supplémentaires selon la durée et la période des congés pris.