Les absences prolongées pour raisons médicales représentent un défi croissant pour les employeurs français, avec environ 30 % des arrêts maladie dépassant 30 jours. La récente décision de la Cour de cassation, rendue le 10 avril 2025, renforce la complexité de cette gestion en confirmant que les certificats de prolongation ne sont pas accessibles aux employeurs. Cette jurisprudence, initiée en 2023, modifie en profondeur la manière dont les entreprises doivent aborder les certificats médicaux prolongés.
Cadre juridique actuel
Textes applicables
Le cadre réglementaire concerne plusieurs articles essentiels, notamment l’article R. 441-14 du Code de la sécurité sociale, qui limite les pièces communicables à l’employeur, et l’article R1226-1 du Code du travail, qui impose aux salariés de transmettre l’avis de prolongation dans un délai de 48 heures.
Évolution jurisprudentielle
La distinction entre certificat initial et prolongations est centrale. Le certificat médical initial est crucial pour établir le lien entre la pathologie et le travail, tandis que les prolongations sont perçues comme des conséquences, sans influence sur la reconnaissance de la nature professionnelle de l’affection.
Implications pratiques pour les entreprises
Gestion des absences
Les entreprises sont encouragées à adopter des outils RH sophistiqués pour suivre les délais et gérer efficacement les absences médicales. L’interaction avec la CPAM reste limitée au certificat initial, exigeant ainsi des employeurs une organisation rigoureuse et anticipative.
Aspects comptables
Les indemnités journalières dépendent de la durée de l’arrêt, mais les employeurs n’ont pas accès aux pièces justificatives détaillées, ce qui peut entraîner des complications, notamment en cas de reversement indu si un certificat est invalidé.
Risques juridiques
Les employeurs doivent être prudents pour éviter les sanctions éventuelles, telles que le licenciement basé sur un certificat de complaisance. En cas de doute, le recours à une expertise contradictoire reste une option envisageable.
Solutions pour les employeurs
Checklist opérationnelle
Les employeurs devraient s’assurer que le certificat initial comporte toutes les mentions obligatoires, mettre à jour leur règlement intérieur concernant les modalités des prolongations, et former leurs managers au respect du secret médical.
Coopération CPAM
Un dialogue constructif avec la CPAM est crucial, y compris l’utilisation possible du Dossier Médical Partagé avec le consentement explicite du salarié, et la possibilité de solliciter une expertise en cas de litige.
Études de cas
Exemple 1 : CA Angers 2023
Une entreprise a contesté une maladie professionnelle faute d’accès aux certificats de prolongation. La cour a validé la séparation entre la reconnaissance de la pathologie et le suivi des conséquences, respectant ainsi la confidentialité médicale.
Exemple 2 : Cass. 10 avril 2025
Dans une affaire où un employeur a reproché à la CPAM un défaut d’information, la Cour a rappelé que l’accès aux prolongations n’est pas requis pour établir la qualification professionnelle d’une maladie.

Analyse des lacunes identifiées dans le cadre légal actuel
La jurisprudence récente a certes clarifié certains aspects juridiques concernant les certificats médicaux de prolongation, mais elle laisse aussi plusieurs zones d’ombre qui pourraient poser problème aux employeurs dans la gestion quotidienne des absences prolongées. Alors que l’accès limité aux certificats de prolongation protège la vie privée des salariés, cela complique la tâche des employeurs qui doivent gérer les absences de manière proactive et équitable.
Impacts sur la gestion des absences
La privation de l’accès aux certificats de prolongation signifie que les employeurs ne peuvent pas vérifier les raisons exactes des absences prolongées, ce qui peut entraîner des difficultés dans la planification des ressources humaines et la répartition des charges de travail. Cela suppose également que les systèmes RH doivent être davantage focalisés sur la collecte des certificats initiaux, et sur le respect strict des délais de transmission.
Pour pallier ces lacunes, les entreprises peuvent investir dans des logiciels spécialisés qui automatisent le suivi des absences et intègrent des alertes en cas de délai non respecté. Par ailleurs, le rôle de la CPAM devient crucial dans cette gestion, nécessitant une communication plus fluide pour obtenir les informations requises, tout en respectant les contraintes légales.
L’importance de résoudre ces problématiques
Résoudre les problématiques identifiées lors de la gestion des absences prolongées est crucial pour plusieurs raisons. Tout d’abord, cela permettrait d’améliorer la satisfaction des employés en ne rendant pas la gestion de leurs absences suspicieuse ou péniblement bureaucratique. De plus, pour les employeurs, une meilleure clarté et une gestion plus transparente des absences réduisent les risques de litiges et de sanctions potentielles liés à une gestion déficiente des absences.
Impacts sur la productivité et le climat de l’entreprise
Les entreprises qui parviennent à surmonter ces défis constatent souvent une amélioration du climat de travail. Les équipes RH et les managers peuvent se concentrer sur l’accompagnement des employés plutôt que sur des procédures administratives complexes. Par conséquent, la productivité globale peut augmenter, car les remplacements temporaires et la redistribution des charges de travail sont mieux organisés.
Bénéfices attendus de l’amélioration des procédures
En optimisant les processus internes liés aux certificats médicaux de prolongation, les entreprises peuvent anticiper des bénéfices tangibles tels que la réduction des coûts liés aux procédures administratives répétitives et le maintien d’une équipe de travail motivée. Bien gérer ces certificats crée un environnement où les employés se sentent soutenus et compris. La confiance ainsi instaurée réduit le risque d’abus des systèmes d’absence et diminue le turnover.
Avantages compétitifs sur le marché
Du point de vue concurrentiel, les entreprises qui adoptent des pratiques avancées dans la gestion des absences sont perçues de manière plus positive par les salariés actuels et potentiels. Cela peut être un atout précieux dans un marché du travail où les talents sont une ressource rare.
Questions fréquentes au sein des entreprises
Lorem ipsum dolor sit amet : Un employé peut-il être licencié pour un certificat de prolongation jugé frauduleux ? En vertu de la jurisprudence actuelle, les sanctions possibles incluent le licenciement, mais requièrent des preuves solides de fraude ou de certificat de complaisance, conformément à l’arrêt de Cass. soc., 11 juin 2015.
Lorem ipsum dolor sit amet : Est-il possible pour un employeur de contester une prolongation médicale réalisée à l’étranger ? Oui, un doute sur la validité d’un arrêt émis à l’étranger peut être soulevé, cependant l’entreprise devra initier une demande formelle d’expertise médicale via la CPAM pour légitimer cette démarche.
Vers une gestion plus fluide des arrêts maladie
Les transformations engendrées par la récente jurisprudence appellent à une révision et à une amélioration des processus internes des entreprises pour qu’elles puissent répondre efficacement aux exigences tout en restant dans le cadre légal imposé par la loi.
Globalement, cela soulève la perspective intéressante de plateformes dématérialisées à l’interface des employeurs et de la CPAM. Ces plateformes pourraient, avec le consentement des salariés, simplifier grandement les échanges tout en préservant la confidentialité requise. Les entreprises doivent évoluer proactivement dans cette direction pour transformer ces contraintes actuelles en leviers d’efficacité améliorée.
FAQ – Jurisprudence 2025 : certificats médicaux de prolongation et obligations des employeurs
Q : Qu’est-ce qu’un certificat médical de prolongation d’arrêt de travail ?
Un certificat médical de prolongation est un document délivré par un médecin, attestant de la nécessité de prolonger un arrêt de travail initial pour raison de santé. Il permet au salarié de justifier la poursuite de son absence auprès de son employeur et de la Sécurité sociale.
Q : Quelle est la nouvelle jurisprudence sur les certificats médicaux de prolongation en 2025 ?
La Cour de cassation, dans sa décision du 10 avril 2025, a précisé que l’employeur ne peut plus exiger la remise du certificat médical de prolongation, mais seulement l’avis d’arrêt de travail. Cette jurisprudence vise à renforcer la confidentialité des données médicales du salarié.
Q : Quelles sont les obligations de l’employeur face à cette nouvelle jurisprudence ?
L’employeur doit accepter l’avis d’arrêt de travail comme justificatif suffisant pour l’absence du salarié. Il ne peut plus demander à voir le certificat médical détaillé de prolongation. Il doit également veiller à respecter la confidentialité des informations médicales.
Q : Comment l’employeur peut-il organiser la gestion des absences prolongées ?
L’employeur doit adapter ses procédures internes pour ne plus exiger de certificat médical détaillé. Il peut organiser la gestion des ressources humaines et la répartition du travail sur la base de l’avis d’arrêt de travail transmis par le salarié.
Q : Quels sont les risques pour l’employeur en cas de non-respect de la jurisprudence ?
En cas de non-respect, l’employeur s’expose à des sanctions pour atteinte à la vie privée et à la confidentialité des données médicales, ainsi qu’à des contentieux prud’homaux. Il est donc essentiel de mettre à jour les pratiques internes.
Q : Le salarié doit-il informer l’employeur de la nature de sa maladie ?
Non. Le salarié n’a aucune obligation de révéler la nature de sa maladie à son employeur. Seul l’avis d’arrêt de travail, sans mention du diagnostic, doit être transmis.
Q : Cette jurisprudence s’applique-t-elle à tous les employeurs en France ?
Oui, cette décision de la Cour de cassation s’applique à tous les employeurs du secteur privé en France. Les employeurs publics sont également concernés, sous réserve des spécificités du droit public.
Q : Où trouver le texte officiel de la décision ?
Le texte officiel de la décision de la Cour de cassation du 10 avril 2025 est consultable sur le site legifrance.gouv.fr.
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